vendredi 23 avril 2010

"Mot Dit" du jour (9)

« Fais pas le malin, fais pas le malin, toi ! »
(Nicolas Sarkozy, LEXPRESS.fr, 23/10/2010)


Retour à la politique pour le « Mot Dit » du jour, qui est en fait un « Mot Dit » d’hier qui fait le « buzz » aujourd’hui en faisant écho à des paroles d’avant-hier ! Vous suivez ?

En déplacement, ce jeudi, à Chambéry pour fêter le 150ème anniversaire du rattachement de la Savoie à la France, Nicolas Sarkozy a eu un nouveau léger accrochage verbal avec un de ses concitoyens en plein bain de foule. Oh rien de bien méchant, vous me direz. Certes. Trois fois rien ? Peut-être. Trois points de moins dans sa cote de popularité aussi ? A voir.

Au plus bas dans les sondages, critiqué de toutes parts, y compris au sein même de son groupe parlementaire, Nicolas Sarkozy n’a pas été très inspiré en rabrouant de la sorte ce jeune chahuteur qui a eu le mauvais goût d’essuyer ostensiblement sa main sur son pull après avoir serré la sienne. Sans doute a-t-il été traversé par un esprit malin. Ou par un
« Malin génie » - qui sait ? -, car le Chef de l’Etat traverse une grave période de…doute politique !

Bien évidemment, tout le monde aura fait le rapprochement avec le désormais célèbre
« casse-toi pauv’ con ! » prononcé au Salon de l’Agriculture en 2008. Entre-temps, on appréciera néanmoins l’amélioration stylistique de l’interpellation présidentielle. Si le style reste volontairement direct avec l’emploi de l’impératif à la deuxième personne du singulier (pour se sentir plus proche du peuple ?), le vocabulaire est, cette fois-ci, moins familier, moins grossier. On notera même l’utilisation d’un procédé anaphorique, preuve que Nicolas Sarkozy a progressé dans sa communication agressive : « Fais pas le malin », virgule, « fais pas le malin, toi ! ». De même, l’emploi du pronom personnel « toi » renforce l’aspect frontal de « l’altercation » verbale. Mais malin comme un singe, le Président n’usera point de l’insulte, ce coup-ci ! Et comme ce n'est pas à un vieux singe qu'on apprend à faire des grimaces, Nicolas Sarkozy n’aura pas complètement dérapé avec ce jeune qui, il faut le reconnaître, a voulu jouer au plus malin : une fois mais pas deux !

Mais que le Président de la République se méfie pour 2012, parce qu’en divisant un malin par deux, cela donne : à malin, malin et demi ! A bon entendeur, salut !

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