jeudi 22 avril 2010

"Mot Dit" du jour (8)

« Cette défaite, on l'a concédé face à une bonne équipe du Bayern. Elle a bien fait tourner le ballon, elle a nous a bien fait courir. »

(Claude Puel, LeMonde.fr, 22/10/2010, après Bayern Munich-Lyon : 1-0)


Voilà encore un « Mot Dit » du jour footballistique qui me permet de donner libre cours à ma plume !

Ah c’est qu’ils ont été décevants les Lyonnais hier soir ! Au lieu de disputer au pas de charge cette demi-finale aller de Ligue des Champions, ils ont couru au plus pressé en voulant uniquement garder inviolées les cages d’Hugo Lloris... Pourtant, l’expulsion rapide de Franck Ribéry, peut-être perturbé par les rumeurs qui courent, aurait dû changer le court de la rencontre en faveur des Gones. En vain. Pire, les Lyonnais ont même trop vite perdu leur avantage numérique. Paradoxalement, ils se sont énervés, ne restreignant pas tout leur allant défensif. Quoi de plus logique, donc, de voir Jérémy Toulalan se faire expulser à son tour et laisser son équipe courir à sa propre perte…

Et le Bayern s’en est remis au talent de ses individualités « classe mondiale ». Il est vrai qu’un joueur comme Robben, ça ne court pas les rues ! Par les temps qui courent, et au vu de son investissement et de sa motivation, on peut même assurer que le vif néerlandais ne court pas après les filles dans les boîtes de nuit, lui… Quant à elles, les individualités lyonnaises (Lisandro, Delgado, Pjanic, Ederson) ont été transparentes. Pour faire trembler les filets, les hommes de Claude Puel pouvaient toujours courir ! C’est qu’il aime ça, courir, Claude Puel, lui l’ancien porteur d’eau de Monaco et amateur de course de fond… En tout cas, son plan tactique a failli, il n’a pas marché comme prévu. Ou souhaité.

Mais, comme le dit la fable de La Fontaine, « Rien ne sert de courir, il faut partir à point » ! En effet, nous n’en sommes qu’à la mi-temps de cette demi-finale. L’Olympique Lyonnais, qui court toujours après les honneurs et la reconnaissance hexagonale, est condamné à courir des risques au match retour. Mais avec ce léger avantage, le Bayern Munich fera sien cet autre adage populaire : « il vaut mieux tenir que courir » !

Pour Jean-Michel Aulas, ce match retour prend une importance démesurée. Son club n’est pas du tout assuré de terminer aux trois premières places de Ligue 1, places qualificatives à la lucrative Ligue des Champions la saison prochaine. Afin de ne pas avoir de mauvaises surprises, l’OL doit, plus que jamais, jouer à fond cette compétition continentale. Le danger sportif (et économique) est réel. Ne dit-on pas « qui court deux lièvres n’en prend
aucun !
» ?

Avec ce jeu exclusivement défensif et cette absence totale de prise de risque, Lyon marche sur la tête ! Que les Lyonnais franchissent le pas en Ligue des Champions et mettent, enfin, court au complexe « allemand » des clubs français en Coupe d’Europe !

Car, oui, en football, celui qui fait courir l’autre a, évidemment, plus de chances de l’emporter. Qui osera le dire à Claude Puel que cette façon de jouer marche, presque, à tous les coups… ?

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