jeudi 23 septembre 2010

Du nouveau !

Lancé en petite pompe en mars dernier, "Mot Dit" Blog, alias MDB, avait pour objectif principal et quasi-unique de me servir de vitrine, d'être un support complémentaire à mes recherches d'emploi. Près de six mois plus tard, je peux désormais le dire : cela a porté ses fruits ! Hé oui, l'heureuse nouvelle est tombée ce lundi matin. J'ai décroché un poste de "journaliste territorial" à la Ville de Dieppe (Seine-Maritime). Ouf ! Vous imaginez, chers lecteurs, chères lectrices, mon soulagement. Ma patience n'aura pas été vaine...

La tenue régulière d'un blog professionnel a été clairement un argument qui a fait pencher la balance du bon côté. Cela n'a pas été un élément décisif, n'exagérons pas, mais cela a été un aspect non négligeable, me semble-t-il. En l'occurrence, MDB a été évoqué positivement lors des deux entretiens dieppois. D'ailleurs, mon potentiel de séduction professionnelle s'est clairement développé depuis le lancement de MDB avec des taux de contact, d'entretien et de réponse (même négative) qui ont augmenté de manière significative. Aujourd'hui je peux le dire, MDB m'a aidé à aboutir sur du concret ! Je me félicite donc d'avoir pris l'initiative de créer un tel outil.

Au-delà de MDB, je tiens à remercier publiquement les personnes (elles se reconnaîtront, je me suis déjà manifesté d'une façon ou d'une autre) qui m'ont soutenu et aidé durant cette période "noire" particulièrement longue et désespérante pour le jeune diplômé de Sciences Po Lille que je suis. Je remercie également le jury de la Ville de Dieppe de m'avoir offert une chance de décoller professionnellement. Ma motivation future (je commence le 1er octobre prochain) sera à la hauteur de la désillusion désormais conjuguée au passé !

J'ignore, à l'heure où j'écris ce post, quelle suite je vais donner à MDB. Arrêt définitif ? Pause indéterminée ? Evolution radicale à moyen terme ? Dans l'idéal, je pencherais pour cette troisième solution. Mais je ne peux me prononcer aujourd'hui, tout simplement parce que je ne sais pas comment va se dérouler ma vie professionnelle à Dieppe ! Pour être clair, aurais-je le temps mais aussi l'envie de continuer à alimenter régulièrement MDB ? La réponse à cette question n'est, pour le moment, pas une priorité. J'aviserai au bout de quelques semaines de la suite des opérations et vous en ferai part bien entendu !

MDB vous dit au revoir et à bientôt !

Pierre

lundi 13 septembre 2010

"Mot Dit" du jour (23)


Eric Besson "pas au courant" de la circulaire
envoyé par BFMTV. - Regardez les dernières vidéos d'actu.


"Cette circulaire, je ne la connaissais pas. Je n'en étais pas destinataire et donc, je n'en avais pas à en connaître, simplement la presse en ayant fait état ce week-end."


(Eric Besson, LEMONDE.FR via l'émission Télématin sur France 2, 13/09/2010)



En pleine tempête médiatique sur la politique volontariste d’expulsion de « Roms », un nouveau court-circuit dans la communication « élyséo-gouvernementale » est venu interférer dans la polémique ambiante. Comme pour démontrer que décidément, ça ne tourne pas rond en ce moment dans le gouvernement de Nicolas Sarkozy ? En tout cas, il y a clairement un problème (de) circulaire en interne ! Hé oui, c’est bien une simple circulaire ministérielle (publiée le 5 août dernier) qui sème la zizanie au sein des plus hautes instances françaises. Cette dernière émanait du Ministère de l’Intérieur, cher à Brice Hortefeux, et ciblait expressément l'évacuation de campements de « Roms » (1). Problème : le ministre de l’Immigration et de l’Identité Nationale (2), Eric Besson, a avoué ce matin ne pas être au courant de cette circulaire. N'était-il pourtant pas le plus à même, au vu de ses prérogatives ministérielles, d'en connaître l'existence ?

Invité des « 4 vérités » dans Télématin, Eric Besson avait les yeux ronds de stupéfaction lorsqu’il fut interrogé sur la publication et le fond de cette circulaire ! Il faut dire que la semaine dernière, il avait assuré, en réponse au tollé international, que le gouvernement n'avait pris « aucune mesure spécifique à l'encontre des "Roms" ». De quoi être circonspect et user de circonlocution : le ministre « félon » reconnaît la circulaire du 24 juillet dernier, celle issue d’une négociation commune avec Brice Hortefeux, qui ne mentionnait effectivement pas les « Roms » et jugée « parfaitement républicaine ». Cela sous-entend-il qu'Eric Besson ne juge pas la présente comme telle ? Le ministre de l’Immigration ne le dit pas expressément, préférant tourner autour du pot, sans trop se mouiller. Car chacun sait que l’eau peut provoquer des courts-circuits et qu’il est temps de mettre fin au cercle infernal au sein de la communication gouvernementale sur un sujet pour le moins...électrique !

Alors Eric Besson est-il sorti du cercle élyséen pour ne pas être mis au courant d’une telle circulaire ? Sera-t-il mis hors-circuit lors du prochain remaniement du gouvernement prévu dans quelques semaines ? C’est en tout cas une rumeur qui…circule ! D’ici-là, messieurs les journalistes, c’est circulez ! Il n’y a rien à voir ! Pas d’expulsions de camps de « Roms », pas d’affaire Woerth-Bettencourt, pas de grèves, etc. ! Voyons, tout va bien en « Sarkozie »…




(1) Circulaire du 5 août 2010 - Ministère de l'intérieur

(2) Ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire (appellation complète et officielle)

dimanche 5 septembre 2010

Une mobilisation manifeste pour « la République en danger » à Hénin-Beaumont !

Ce samedi 4 septembre 2010, la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) avait appelé à une manifestation nationale contre la xénophobie et la politique du pilori. Une date symbolique puisqu’elle correspond au 140ème anniversaire de la IIIème République qui avait adopté officiellement le triptyque de notre devise républicaine. Pour le Pas-de-Calais, ce sont les rues d’Hénin-Beaumont qui ont été, ô symbole, choisies pour organiser une marche citoyenne afin de dire non au nouveau virage sécuritaire entamé, cet été, par le gouvernement Sarkozy.

A chaque descente des français dans la rue, ce n’est pas tant l’objet de la manifestation qui compte le plus mais bien la capacité de mobilisation de forces vives qui atteste de la réussite ou de l’échec du mouvement. Si le défilé héninois se déroula sans le moindre souci
« sécuritaire », la bataille des chiffres, elle, a encore fait rage. 500 personnes selon La Voix du Nord, plus de 700 selon les organisateurs, le nombre réel de manifestants se situant à l’évidence entre les deux. Pour une manifestation qui avait réuni 50 organisations signataires auprès de la LDH, d’aucuns se gargariseront d’établir une moyenne par organisation peu flatteuse. Une fraction certes facile mais néanmoins trompeuse : point de division, Hénin-Beaumont a reçu, une fois n’est pas toujours coutume, une réunion unitaire ! Rassembler à Hénin-Beaumont n’est jamais un pari gagné d’avance, qui plus est au cours d’un week-end ensoleillé et concurrencé, excusez du peu, par la traditionnelle Braderie de Lille.


Chacun se fera une idée sur le nombre de manifestants mais la Place de la République était en tout cas copieusement et entièrement garnie.


Au-delà de la présence de représentants départementaux de tous les partis de gauche jusqu’au Modem, sans oublier celle de nombreux élus du secteur, c’est surtout la composition de la tête du cortège qui aura marqué les esprits ! Retrouver les fers de lance de l’association du Nouvel Elan (pour Hénin-Beaumont) sur la même ligne, de conduite, qu’Eugène Binaisse, Maire de la commune accueillante, fut une image forte en symbolique dans une cité où le Front National est électoralement très prégnant et où les querelles entre « Républicains » semblent éternelles. Alors, unité de façade ou volonté de rapprochement entre les meilleurs ennemis de la scène politique héninoise ? Affaire à suivre... D’ailleurs, les organisateurs de la manifestation départementale n’avaient pas caché que le rassemblement héninois était non seulement un moyen de dénoncer la politique sécuritaire du gouvernement, accusé de répression et de xénophobie en particulier envers les « Roms », mais aussi d’exprimer la désapprobation des idées d’extrême droite qui gagnent du terrain sur le territoire de l’ex-Bassin Minier. D’où des slogans assimilateurs tels que « Sarko, Le Pen/Même combat/Le racisme d’Etat/On n’en veut pas ! ». Les intéressés locaux apprécieront sans doute modérément.

Nouvel Elan et Alliance Républicaine sur la même ligne politique ?


Après la démonstration tranquille dans le centre-ville d’Hénin-Beaumont, le cortège se réunit sur les marches de l’Hôtel de Ville où Alain Pruvot, notamment, prit la parole. Ce dernier rappela que le sens de cette manifestation nationale était « d’infliger un carton rouge à Nicolas Sarkozy et à ses ministres qui ont franchi la ligne jaune » au cours de « l’été de la honte » avec cette politique anti-Roms « condamnée par des organisations internationales au niveau de l’Union Européenne et de l’ONU ! ». Et le Délégué local de la LDH d’aller plus loin : « Aucun Président de la République n’a violé les bases élémentaires de la République, c’est une première depuis Vichy ! ». Ou de conclure que la politique de
« la rupture n’est qu’un reniement des droits de l’Homme » ! Du carton rouge au « Chiffon Rouge », il n’y a qu’un pas que les organisateurs ont décidé de franchir en chanson en reprenant, pour clore le rassemblement, le titre de Michel Fugain. Quoi qu’il en soit, la politique du pilori du gouvernement Sarkozy n’est pas près de clouer le bec aux défenseurs des valeurs de la République !

Par Pierre Leduc

mercredi 1 septembre 2010

"Mot Dit" du jour (22)


« Je subis depuis deux-trois mois une sorte de lapidation médiatique assez impressionnante »

(Eric Woerth, leParisien.fr, 30/08/2010)


Après quelques semaines de vacance(s), « Mot Dit » Blog revient ! Et pour redémarrer la nouvelle saison de MDB, quoi de mieux qu’un « Mot Dit » du jour ! Un « Mot Dit » du jour qui, si on suit parfaitement le timing de l’actualité médiatique, est de fait le véritable « Mot Dit » de la rentrée. Ainsi, c’est une déclaration du j’ai nommé Eric Woerth, Ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique, qui va être analysée par la plume de votre serviteur. L’affaire Woerth-Bettencourt (1) fut le feuilleton à succès de l’été. Malgré le ministre, cette affaire à rebondissements connaîtra-t-elle un été indien médiatique ?


Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’Eric Woerth n’y est pas allé de main morte pour marquer d’une pierre blanche la rentrée médiatique ! Le protégé de Nicolas Sarkozy n’a pas lésiné sur la métaphore pour exprimer son sentiment sur la répercussion médiatique de l'Affaire qui porte son nom. Se sentant traqué par la presse, Eric Woerth subirait ainsi une « lapidation médiatique ». Rien de moins ! Au moment où les projecteurs des médias se braquent, entre autres, sur le destin d’une jeune femme iranienne, Sakineh Mohammadi-Ashtiani (2), condamnée à mort par lapidation pour adultère, user d’une telle comparaison linguistique est osé, pour ne pas dire inconséquent. Certes, le
« une sorte de » nuance le propos lapidaire, en quelque sorte ( !), d’Eric Woerth mais sur le fond, la déclaration reste maladroite.

Le ministre n’en a cure et ajoute même que « Tout cet acharnement, c'est fait pour tuer. » ! Le site indépendant d’information Médiapart lui avait, en effet, jeté la première pierre le 16 juin dernier, c’est ensuite toute la presse, voire la justice, qui lui ferait subir les derniers outrages ? Ben, voyons ! En France, c’est bien connu, on ne s’embarrasse pas de cailloux ou de pierres, on balance carrément des pavés ! Mais dans cette louche affaire Woerth-Bettencourt, au mieux la « lapidation médiatique » s’apparente à l’écriture de quelques pavés dans les colonnes de la presse française. Pas grand-chose à voir donc avec les cailloux iraniens qui eux, soyons-en sûrs, tuent…

Evoquant une « chasse à courre » où il serait le « cerf », Eric Woerth trouve dans son acharnement médiatique subi des analogies avec la vieille histoire
« Markovic » (3) qui éclaboussa à l’époque, mais sans le tuer, le futur président de la République Georges Pompidou. Son conseiller en communication aurait pu lui souffler les noms de Salengro et de Bérégovoy, véritables martyrs médiatiques, eux. Sans doute qu’Eric Woerth n'a pas voulu froisser l’opposition socialiste. Il s’est simplement contenté de faire outrage au bon sens du mot
« lapidation », et c’est déjà pas mal…




(1) http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Woerth-Bettencourt

(2) http://fr.wikipedia.org/wiki/Sakineh_Mohammadi_Ashtiani

(3) en 1968, Georges Pompidou est propulsé dans une scabreuse affaire après le meurtre de Stefan Markovic, ex-garde du corps d’Alain Delon(http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Markovic)