lundi 26 juillet 2010

Vacance du blog !

Chers amis, chers lecteurs,

vous l'aurez remarqué, depuis une dizaine de jours, "Mot Dit" Blog se fait discret. Après un mois de rédaction footballistique émaillé de quelques papiers d'actualités locales, votre serviteur a souhaité prendre un peu de recul vis-à-vis du blog. Afin de se reconcentrer encore un peu plus sur son objectif, vital, d'ouverture professionnelle toujours insatisfait... Afin, aussi, de réfléchir à l'évolution du blog pour la rentrée !

Si le "Mot Dit" du jour fera certainement son retour, d'autres possibilités multimédia (photo, vidéo) sont à l'étude. Le but étant de rester dans de l'information locale ou nationale ou dans le décryptage "linguistique" de celle-ci !

Pour ainsi dire, "MDB" est en vacance de rédaction mais son rédacteur n'est pas pour autant en vacances estivales !

Si vous souhaitez me contacter, écrivez-moi sur pierre.leduc3@gmail.com !


A très vite,

Pierre

vendredi 16 juillet 2010

Petites foires d’empoigne verbales, grandes usines à gaz politiques !

Hier soir, le Conseil Municipal d’Hénin-Beaumont sentait bon la trêve estivale. Les délibérations successives ont été entrebâillées de foires d’empoigne à la fois habituelles et non constructives. Alors, toujours rien de nouveau sous le soleil héninois ?

Il y a encore et toujours un problème de vacance à Hénin-Beaumont ! Quand ce n’est pas la vacance, judiciaire ou médicale, du pouvoir, c’est la période estivale des vacances des élus qui pose problème. En effet, le Maire, Eugène Binaisse et son Premier Adjoint, Georges Bouquillon, ont eu la bonne idée de prendre leurs congés…au même moment. Mais pas au même endroit, faut-il le préciser. Il fallut donc délibérer sur les suppléants des deux têtes de liste de l’exécutif héninois. Ainsi, dans l’ordre du tableau des élus, ce sont respectivement Caroline Troy, Adjointe à la Culture, puis René Delesalle, Adjoint à l’Urbanisme, qui se succéderont pour diriger les affaires courantes de la Ville. Un faux jeu de chaises musicales qui n’a guère plu à l’opposition du Front National, qui fustigea le « problème de gouvernance et d’organisation de cette Mairie ». En vertu de quoi, l’opposition frontiste choisit de voter contre cette délibération. Laurent Brice s’interrogea même : « A quoi sert un Premier Adjoint s’il prend ses vacances en même temps que le Maire ? ». Silence radio dans la majorité. Après tout, les relations entre Eugène Binaisse et Georges Bouquillon vont peut-être devenir le nouveau tube de l’été…

Les absents ont décidément toujours tort…

Les absences, entre autres, de Georges Bouquillon et de Marine Le Pen, figures de proue de la majorité « AR » et de l’opposition « FN », furent très remarquées hier. Les oreilles du Premier Adjoint on d’ailleurs dû siffler quand un Laurent Brice remonté reprocha l’arrêt des conférences des présidents de groupe ainsi que le problème, récurrent, du déroulement des conseils municipaux et de la gouvernance générale. Et le conseiller municipal du FN de rappeler que Georges Bouquillon avait déclaré vouloir favoriser « le jeu de la démocratie » après la victoire de l'AR lors des dernière municipales partielles (juillet 2009). Autre absent forcé qui a dû avoir les oreilles qui sifflent : l’ancien Maire démissionnaire, Daniel Duquenne. Sur une délibération portant sur une affaire ancienne d’acquisition d’un immeuble, Steeve Briois, rappela que ladite délibération allait à contre-sens, selon lui, de ce que défendait à l’époque Daniel Duquenne ainsi que César Kryszowski, ancien membre de l’Alliance Républicaine. Le chef de file du FN à Hénin-Beaumont ajouta : « Vous allez à l’encontre des gens qui vous ont fait rois, je m’en inquiète ! ». Il faut dire qu’à la prise de parole de Steeve Briois avait précédé un énigmatique « Les géniteurs [de cette affaire] sont dans la nature, ils ne sont pas toujours connus ! » de la part de René Delesalle. Une intervention qui laissa pantois l’ensemble de l’auditoire présent hier dans les salons d’honneur de l’Hôtel de Ville…

Un satisfecit généralisé

Ce Conseil Municipal fut encore une occasion pour le premier magistrat d’Hénin-Beaumont de se complaire des conclusions du nouveau rapport de la Chambre Régionale des Comptes (1) qui vient de paraître. Ce dernier reconnaitrait, selon Eugène Binaisse, les efforts consentis par la municipalité en matière d’économie et de respect du plan de rétablissement des finances locales. De plus, le Maire se félicita que la C.R.C. déclara recevable le Compte Administratif 2009 et que la majorité avait réalisé l’équivalent de deux années comptables d’économie, soit 7 millions d’euros au lieu des 3 millions préconisés en un an par cette même C.R.C.. En dépit des conseils de poursuite des efforts d’économie en matière de budget de fonctionnement, de dépenses de personnel ou d’amélioration de la fiabilité – encore défaillante - de sa partie comptable, Eugène Binaisse pavoisa. « Nous nous satisfaisons, nous cadres et élus, de ce rapport qui nous est favorable ! » Ce à quoi Steeve Briois ne se priva pas de contester cette autosatisfaction. L’élu frontiste protesta contre « ce choix de la capitulation, de la soumission au préfet » et récusa ce « choix néfaste » d’économie de 7 millions d’euros qui empêche tout investissement pour faire évoluer
« l’état de la commune qui est en train de mourir ». Et l’opposant frontiste d’énumérer une longue litanie de choses qui manquent à Hénin-Beaumont... Bref, pour le Front National,
« l’action tardive » de la majorité s’apparenterait à un « régime « Weight watcherien » : on perd beaucoup la première année et on en reprend beaucoup les années suivantes ! » Le premier édile d’Hénin-Beaumont conclut fort à propos sur le sujet : « Je suis d’accord avec tout ce que vous dites, M. Briois. Mais chiffrez-nous tout ce que vous souhaitez, et que par ailleurs, vous promettez aux électeurs. Vous nous annoncez toujours un catalogue récurrent mais vous ne le justifiez jamais ! » Mais en matière de satisfecit stérile, l’opposition frontiste ne fut pas en reste et répéta à plusieurs reprises le caractère capital de sa présence. En toute logique. « Depuis que nous ne sommes plus dans les commissions, elles ne se réunissent plus, ça veut dire que nous sommes indispensables ! » Ainsi donc, tout le monde il est beau, tout le monde il est content au Conseil Municipal. Mais la ville d'Hénin-Beaumont, elle, va-t-elle mieux ?

Crise de régimes à Hénin-Beaumont ?

Dans ses discours d’opposition, le Front National assimile, très régulièrement, la majorité à un ou des régimes politiques honnis par le parti d’extrême droite. Le soviétisme en premier lieu. Et ça n’a pas manqué hier car Laurent Brice lança que la majorité aurait une
« organisation parfois soviétique ». La monarchie en deuxième lieu. Et ça, c’est nouveau dans le vocable frontiste. Le même Laurent Brice rappela une phrase prononcée le 14 juillet par Eugène Binaisse, « La monarchie et les privilèges ont été abolis », sous-entendant par conséquent que le Maire se comporte comme un monarque. Quand Eugène Binaisse parla de « manants (2) » pour désigner les supporters bruyants du Front National dans le public, Steeve Briois osa un ironique « Bien sûr, mon bon roi ! » du plus bel effet ! Alors, soviétique ou monarchique, le « régime Binaisse » ? Steeve Briois trancha dans le vif et opta pour la première proposition en pleine discussion sur la délibération du Projet Local Sportif (PLS). « C’est la Stasi, M. Ceaucescu ! (sic) Vous coupez la parole aux opposants ! ». Hénin-Beaumont souffrirait-il d’une crise de régime ? Un régime de foi(e) en l’homme politique local, certainement. De joutes verbales en foires d’empoigne lors des conseils municipaux, la politique à Hénin-Beaumont reste toujours une grande usine à gaz. Certains sujets, notamment les questions orales demandées par Steeve Briois (référendum sur le tracé du tramway et politique de sécurité de la commune, en particulier), étant reportés au prochain conseil municipal, on ne s’étonnera pas que la rentrée politique héninoise ne soit pas moins chaude que les vacances estivales !

PL


(1) Un rapport rendu public aujourd’hui.
(2) Sans doute dans le sens « mal élevés ».

mercredi 14 juillet 2010

Bilan de la Coupe du Monde 2010


Un mois de compétition, trente-deux équipes et soixante-quatre matchs plus tard, la Coupe du Monde sud-africaine est terminée. Les dieux du football ont repris la couronne à l’Italie, championne du monde en titre, pour l’offrir à la « Conquistador » espagnole, une novice ! Un sacre attendu et somme toute légitime. Un sacre historique puisqu’il s’agit de la première fois qu’un pays européen remporte le trophée en dehors du Vieux Continent ! Un sacre désormais passé. Mais un passé très récent qui permet à « Mot Dit » Blog et à son serviteur de tirer les bilans de ce premier Mondial disputé sur le continent africain !

Bilan sportif chiffré
Alors, cette Coupe du Monde 2010, décevante et ennuyeuse, non ? Pas tant que ça, pas tant que ça… Le bilan chiffré est implacable. Avec une moyenne de 2,28 buts/match (soit 145 buts inscrits au total), le cru 2010 est le deuxième plus mauvais pourcentage de l’histoire de la Coupe du Monde. Seule Italie 1990 avait fait pire avec 2,21 buts/match. Cette moyenne de 2010 s’inscrit néanmoins dans la lignée de l’édition 2006 (2,30 buts/match). Curieusement, c’est le premier tour qui « fausse » cette très faible moyenne alors que d’habitude, c’est ce même premier tour qui contribue à faire augmenter les statistiques. En 2010, 93 buts furent inscrits en phase de poules, soit 1, 93 buts/match ! Une moyenne rachitique ! Heureusement, les buteurs se réveilleront quelque peu en phase éliminatoire où la prudence est souvent de mise. Comprenne qui pourra ! Suivant ce constat, ce Mondial 2010 est l’exact opposé de celui de 2006 qui vit une deuxième phase radine en but. L’explication tient peut-être au fait de l’homogénéité du niveau d’ensemble : même les soi-disant petits poucets du tournoi n’ont jamais flanché, à l’exception notable de la Corée du Nord qui en a pris sept face au Portugal. Autre explication plus technique : le ballon
« Jabulani » fut difficilement dompté par les joueurs mais également par les…gardiens ! On notera une baisse sensible de l’importance des buts marqués sur coups de pied arrêtés, en particulier les coups francs directs. Mais la texture, légère et « volante », du ballon officiel est-elle une explication plausible ? Pas vraiment…
Ce Mondial a longtemps paru ennuyeux en raison des restrictions tactiques optées par une grande majorité des équipes présentes, notamment dans les premiers matchs du premier tour. Les choses se sont légèrement distendues à l’approche des matchs « éliminatoires » de la première phase du tournoi quand des sélections devaient rattraper un premier mauvais résultat. Peu d’équipes ont littéralement lâché les chevaux. L’équipe la plus galopante offensivement est, comme en 2006, l’Allemagne qui termine avec 16 buts dans l’escarcelle. Le vainqueur du tournoi, l’ogre espagnol, favori numéro un avant le début de la compétition, n’a inscrit que huit petits buts, le plus faible total pour un vainqueur ! Ce qui est tout à fait étonnant étant donné la philosophie de jeu offensif prônée par la Roja. L'équipe espagnole a payé la méforme persistante de son buteur Fernando Torres, insuffisamment remis d’une blessure pré-Mondial, mais aussi plus globalement un manque cruel de réalisme devant le but qui ne reflétait pas dans certains matchs, pas tous, l’indiscutable supériorité de la sélection ibérique ! Néanmoins, les joueurs de Vicente Del Bosque ont beaucoup moins séduits que lors de leur sacre au Championnat d’Europe en 2008. Ce qui ne remet pas en cause la légitimité et le mérite de ce nouveau titre conquis, qui permet à La Furia Española d’être le troisième pays européen à s’offrir le doublé après l’Allemagne (1972-1974) et la France (en ordre inverse, 1998-2000). Les équipes principales animatrices du tournoi furent incontestablement l’emballante Allemagne et, à des degrés moindres, la surprenante et revenante Uruguay, les spectaculaires Etats-Unis et le vaillant Ghana digne représentant du football africain.

Bilan par confédération : CONMEBOL (Amérique du sud et CONCACAF (Amérique du Nord et Centrale)
Il y eut donc peu de grosses surprises. Les deux finalistes de la précédente édition, France et Italie, ont sombré corps et âmes pour des raisons différentes. Leur déclin n’est, en soi, pas un coup de théâtre inattendu… Le football sud-américain était parti pour dominer ce tournoi après un premier tour parfait (cinq qualifiés sur cinq !). Mais les fers de lance brésiliens et argentins allaient vite déchanter en quart de finale face à des oppositions européennes plus consistantes (respectivement les Pays-Bas et l’Allemagne) si bien que le meilleur représentant de l’ « Amsud » fut l’Uruguay. La Céleste profita de l’effondrement de l’équipe de France pour se voir offrir un tableau dégagé qui lui permit de se retrouver dans le dernier carré ! Cette sélection uruguayenne, double championne du monde (1930 et 1950), termina son parcours par deux défaites sur un score identique de 3 à 2. Mais le panache de la Céleste laissera une trace dans l’histoire de cette édition 2010. Quant au Brésil, éternel favori, il se saborda de manière incompréhensible en quart face aux Néerlandais (1-2) alors qu’il semblait avoir les épaules pour obtenir une sixième couronne mondiale. L’Argentine de Maradona tomba elle aussi en quart (0-4 face à l'Allemagne), en raison d’un collectif défaillant et d’une défense limitée. Le Paraguay ne fit pas chavirer les foules mais fut bien près d’éliminer le futur vainqueur espagnol en quart (0-1) ! Enfin, le Chili plut au premier tour avant d’exploser face au Brésil en 1/8ème de finale (0-3). En fait, ce fut tout le football du continent américain qui débuta le tournoi sur les chapeaux de roues avant de s’étioler petit à petit. En effet, à l’instar des équipes sud-américaines, celles d’Amérique du Nord ne furent pas en reste. Trois des quatre matchs des Etats-Unis firent partie des meilleurs moments du Mondial. La sélection de la bannière étoilée quitta, la tête haute, la compétition en 1/8ème en perdant de justesse en prolongation face au Ghana (1-2). Le Mexique fit une Coupe du Monde correcte en sortant, plutôt avec brio, du groupe de la France mais rendit les armes face à l’Argentine en 1/8ème de finale (1-3). Dernier représentant d’Amérique Centrale, le Honduras, dont ce fut le grand retour, ne parut jamais ridicule (un nul, deux défaites) bien qu’il n'eût inscrit aucun but, triste statistique qu'il partagea avec l'Algérie !

UEFA (Europe)
En perdant plus de la moitié de ses représentants dès le premier tour (7 sur 13 !), le football européen semblait confirmer ses difficultés historiques à s’imposer et réussir en dehors de son propre continent. Les équipes européennes se rattrapèrent magistralement à partir des matchs à élimination directe, si bien que trois équipes du Vieux Continent squattèrent les demi-finales (Espagne, Pays-Bas, Allemagne). Avec l’Italie et la France, l’insipide Grèce, la trop défensive Suisse, la calculatrice Serbie, la limitée Slovénie ainsi que le vieillissant Danemark plièrent bagages prématurément, sans que le public neutre ne les regretta vraiment. La Slovaquie réalisa un premier Mondial satisfaisant et s’inclina face à une équipe des Pays-Bas (2-1) tout simplement plus forte en 1/8ème. Même si elle remporta au final son groupe au premier tour, l’Angleterre ne convainquit personne et chuta lourdement face à l’Allemagne en 1/8ème (4-1). Le fait de jeu arbitral (but égalisateur de Lampard non validé) ne fut que très peu évoqué outre-manche pour expliquer la déroute des hommes de Capello. C’est dire… Le Portugal fut victime de ses intentions de jeu restrictives face à l’Espagne (0-1) et se fit logiquement punir sur l’autel de la prudence. Dommage, les Lusitaniens étaient taillés pour viser plus haut. Pratiquant le jeu le plus enthousiasmant, la jeune et prometteuse équipe d’Allemagne fut rattrapée par l’enjeu et la fatigue en demi-finale face à une Espagne qui l’empêcha astucieusement de jouer (0-1). La Nationalmannschaft se consola en finissant troisième de cette Coupe du Monde. Mais l’avenir pourrait lui appartenir… Les Pays-Bas atteignirent pour la troisième fois de leur histoire la finale d’un Mondial. Voilà sans doute la seule chose qu’on retiendra de cette équipe au jeu minimaliste, réaliste, parfois même suffisant. La prestation offerte par les Bataves en finale (0-1, a.p.) fut indigne car ils mêlèrent antijeu et agressions physiques à leur tactique hermétique. Et dire que cela faillit bien marcher… Les Oranje devront montrer autre chose, et ce dès les Eliminatoires de l’Euro 2012, pour rattraper une réputation plutôt entachée… Enfin, l’Espagne conquérante n’impressionna et ne survola pas la compétition comme à l’Euro 2008 mais la qualité de son football, sorte de passe à dix géante, et de son collectif lui permirent d’être supérieure à presque tous ses adversaires rencontrés. Battue d’entrée par la Suisse (0-1), elle sut relever la tête et ensuite « faire le boulot » pour gagner six matchs d’affilée et remporter le titre suprême. L’ensemble étant encore assez jeune, les Espagnols peuvent-ils continuer sur leur lancée et perpétuer leur cycle de domination ?...

AFC (Asie)
Les quatre participants asiatiques firent bonne figure. Deux d’entre eux réussirent la performance de se qualifier en 1/8ème de finale, ce qui fut une demi-surprise. Le Japon et la Corée du Sud sont en train de devenir des concurrents réguliers au très haut niveau, tout en proposant un jeu caractéristique plaisant. En 1/8ème, la Corée fut éliminée avec les honneurs contre les Uruguayens (1-2) tandis que le Japon se fit hara-kiri face à une équipe du Paraguay qui semblait être à sa portée (0-0, élimination aux tirs au but)… Désormais rattachée à la zone Asie, l’Australie paya au prix fort sa déroute initiale face à l’Allemagne (0-4) mais ne fut pas loin d’arracher sa place en 1/8ème de finale. Les Aussies repartent en ayant néanmoins montré de belles dispositions collectives. Enfin, la Corée du Nord combattit comme elle le put. Elle tint tête, de manière surprenante, au Brésil (1-2) avant d’exploser face au Portugal (0-7) et face à la Côte d’Ivoire (0-3). Représentante d’un des pays les plus fermés au monde, pouvait-on attendre autre chose de cette sélection ? La reverra-t-on de sitôt ? Mystère...

CAF (Afrique)
Deuxième contingent, en nombre, de ce Mondial : l’Afrique et ses six qualifiés ont brillé par leurs contre-performances ! L’Afrique du Sud fut bien trop limitée pour espérer mieux, c’est-à-dire un passage au deuxième tour, mais joua avec son cœur ! Cela ne suffit pas : les Bafana Bafana entrent dans l’histoire en étant le premier pays organisateur à ne pas passer le premier tour ! Le Nigéria ne fut pas ridicule mais faillit dans un groupe homogène. Et pas uniquement en raison de faits arbitraux contraires ! L’Algérie fut extrêmement faible offensivement (zéro but marqué !) et ne sortit de sa coquille que lors du troisième match de poule. Bien insuffisant pour penser atteindre les 1/8èmes de finale. Dommage pour les Fennecs qui signaient leur grand retour dans le gotha mondial… Habitué des grandes répétitions du football mondial, le Cameroun fut La grosse déception africaine : trois défaites, zéro point et absence totale de jeu ! Le constat est terrible pour le sélectionneur français, Paul Le Guen. Excepté leur grand parcours de 1990 (quart de finale), les Lions Indomptables n’y arrivent décidément plus en Coupe du Monde… On attendait monts et merveilles de la Côte d’Ivoire de Didier Drogba. Mais non seulement la star africaine fut amoindrie mais les Eléphants ne réussirent pas à bouleverser la hiérarchie préétablie en se contentant d’un nul frustrant face au Portugal (0-0) et en perdant logiquement face au Brésil (1-3). En fin de compte, ce fut la différence de buts qui les élimina… Dommage, encore une fois, pour la Génération Drogba pour qui c’était sans doute le dernier baroud d’honneur. Enfin, le Ghana fut l’unique satisfaction africaine de cette 19ème édition de la Coupe du Monde. Il confirma son envol tardif dans le concert des grandes nations mondiales (qui date de 2006 et d’un 1/8ème de finale face au Brésil) en améliorant sa performance de 2006. Mieux, il nous offrit en 1/8ème face aux Etats-Unis et en quart face à l’Uruguay deux moments forts de ce Mondial. A un pénalty près (celui du Rennais Gyan), le Ghana pouvait devenir la première sélection africaine à atteindre le dernier carré d’une Coupe du Monde. Mais c’est une séance terrible de tirs au but qui eut raison des rêves de la Black Star. Le Ghana se contentera de rejoindre le Cameroun 1990 et le Sénégal 2002 parmi les quarts de finaliste africains. En tout cas, le Ghana s’impose comme le représentant africain le plus crédible sur la scène internationale. Et cela pourrait bien durer encore quelque temps…

OFC (Océanie)
Unique sélection de l’Océanie, la Nouvelle-Zélande, présentée comme l’une des équipes les plus faibles en Afrique du Sud, réalisa une performance étonnante. Les Kiwis furent la seule équipe invaincue de cette Coupe du Monde ! Oui, oui, vous lisez bien ! En dépit d’un jeu frustre et rugueux, les Néo-Zélandais ont arraché trois matchs nuls, qui, malheureusement, ne suffirent pas pour passer le premier tour. Les « All White » imitèrent ainsi un résultat rare en Coupe du Monde que seul le Cameroun de 1982 (lui aussi éliminé) réalisa ! Rien que pour ça, les joueurs du bout du monde ont marqué de leur empreinte ce mondial ! Rafraîchissant !

Bilan général - jeu
Il manqua à cette Coupe du Monde 2010 quelques très grands matchs, dits de légende, pour enthousiasmer l’ensemble de la Planète Football. Le premier tour alterna les matchs insipides (Uruguay/France, Serbie/Ghana, Japon/Cameroun, Côte d’Ivoire/Portugal, Pays-Bas/Japon, Slovaquie/Paraguay, Brésil/Côte d’Ivoire, Chili/Suisse, Portugal/Brésil, Suisse/Honduras, France/Afrique du Sud), les purges (Algérie/Slovénie, Nouvelle-Zélande/Slovaquie, Angleterre/Algérie, Cameroun/Danemark, Paraguay/Nouvelle-Zélande) et les rencontres prenantes et intéressantes (Allemagne/Australie, Argentine/Corée du Sud, Espagne/Suisse, Slovénie/Etats-Unis, Nigéria/Corée du Sud, Allemagne/Serbie, Etats-Unis/Algérie, Australie/Serbie, Ghana/Allemagne, Slovaquie/Italie, Danemark/Japon). Il y eut aussi, dans cette première phase, de très grandes disparités en termes de niveau de jeu. La première semaine fut pénible et ennuyeuse. A partir des deuxièmes matchs de groupe, cela se décanta au fur et à mesure. A défaut d’un niveau de jeu exceptionnel, quasiment tous les groupes proposèrent un suspense inédit avec une dernière journée de poule où les quatre équipes étaient encore en lice afin d’arracher les deux tickets pour la seconde phase du Mondial. A partir des 1/8èmes de finale, on assista à une montée en puissance spectaculaire du niveau général de jeu, du spectacle proposé et de la moyenne de buts sans pour autant nous offrir un ou des matchs qui restent dans l’histoire. Aux rencontres passionnantes (Angleterre/Allemagne, Argentine/Mexique, Etats-Unis/Ghana, Uruguay/Corée du Sud) se joignirent des parties uniformes (Brésil-Chili), sans saveur (Pays-Bas/Slovaquie ou Portugal/Espagne) ou carrément soporifique (Paraguay/Japon) ! Les quatre quarts de finale marquèrent, en revanche, les esprits pour des raisons différentes : un suspense extraordinaire et une séance de tirs au but mémorable (Uruguay-Ghana), un retournement inattendu de situation (Pays-Bas/Brésil), une démonstration d’efficacité (Argentine-Allemagne), quelques minutes de folie et une certaine indécision (Paraguay-Espagne). Cependant, les deux demi-finales ne furent pas de même facture. L’Allemagne déjoua et courut après le ballon confisqué par les Espagnols (0-1). Les Pays-Bas continuèrent avec leur froid réalisme et vinrent à bout d’une Uruguay qui joua avec panache (3-2). La « consolante » fut une bouffée de beau jeu, comme à l’accoutumé. Ce Mondial se termina sur un nouveau « raté final », à l’instar des finales des éditions 1990, 1994 voire 2006. Violents et calculateurs, les Néerlandais ne furent vraiment pas loin de réussir le plus grand hold-up de l’histoire de la Coupe du Monde. Sans être transcendante, la lucide Espagne trouva une fois de plus la clé qui entrouvrit le chemin vers le Graal : la Coupe du Monde ! Cette dernière messe donna un aspect général plutôt négatif sur ce Mondial qui ne fut ni moins bon que le précédent ni meilleur… Petit à petit, le football des sélections nationales perd pied face au football des clubs, en particulier européens. Avec la mondialisation des joueurs de football et la libéralisation extrême du marché des transferts, les très grandes équipes de clubs forment depuis une bonne dizaine d’années de véritables sélections internationales (voir l’Inter de Milan, vainqueur de la Ligue des Champions 2010 avec aucun italien dans l’équipe-type !) qui sont désormais supérieures aux sélections nationales. Le spectateur lambda gavé de Ligue des Champions, de matchs des championnats anglais et espagnols peut se sentir floué par le spectacle offert dans une Coupe du Monde dont la rareté n’est plus autant synonyme de qualité. Le Mondial ne semble plus être La compétition suprême du football et on ne voit pas ce qui pourrait venir perturber cette tendance à l’avenir. Cependant, si ce Mondial sud-africain ne nous a pas offert de très grands matchs, il a proposé une compétition unique avec des oppositions de style parfois inédites et intéressantes. Les ronchons pourront toujours râler, cette cuvée 2010 ne fut pas si triste et si terne comme beaucoup semblent vouloir l’affirmer…

Bilan - joueurs
Pour donner du grain à moudre à ces mêmes ronchons, force est de constater que les grands joueurs, ceux qui sont élevés au rang de star pour leurs performances en club, ont raté leur rendez-vous avec la Coupe du Monde : Cristiano Ronaldo, Messi, Drogba, Eto’o, Kaka, Ribéry, etc., autant de noms ronflants qui n’ont pas fait parler d’eux à cette grande occasion ! Sans être exhaustif, seuls les Espagnols Xavi et Iniesta, les deux jumeaux du Barça, l’Uruguayen Forlán (finalement élu meilleur joueur du tournoi !) ainsi que quelques têtes allemandes (Bastian Schweinsteiger, Miroslav Klose) ou néerlandaises (Robben, Sneijder, Kuyt) furent à la hauteur de leur réputation. Pas mal de petites révélations, notamment chez les défenseurs Sud-Américains voire chez les Nord-Américains, mais la plus grande révélation fut sans conteste celle de Thomas Müller (élu Meilleur Jeune), le jeune attaquant allemand qui évoluait en troisième division allemande il y a encore 18 mois ! Un Thomas Müller qui termine également Meilleur buteur (grâce à la prise en compte des passes décisives !) du tournoi avec un total assez bas de…5 buts !

Bilan - arbitrage
Souvent sujet à polémique, l’arbitrage fut encore une fois au centre des débats médiatiques avec en points d’orgue le but non validé et pourtant valable de Lampard (1/8ème de finale face à l’Allemagne) qui relança les discussions sur l’intronisation (ou pas !) de la vidéo ainsi que l’arbitrage difficile et contestable de M. Webb lors de la finale de ce Mondial tant ce dernier parut dépassé par la multiplication des agressions néerlandaises. Le dessert offert à l’arbitre anglais ne fut qu’une cerise sans le gâteau car cet arbitre international reconnu dut sortir la bagatelle de 14 cartons jaunes (dont neuf côté néerlandais !) et un rouge ! Triste spectacle ! Or, d’une manière générale, la Coupe du Monde fut très correcte avec peu de gestes scandaleux ou d’agressions physiques (17 cartons rouges, dont 9 directs, en comparaison aux 28 cartons rouges de 2006…). On regrettera, comme d’habitude, l’absence d’homogénéité dans l’appréciation des mains (volontaires ou pas) ou des tacles par derrière. On eut droit à quelques arbitres tatillons ou à quelques-uns dépassés mais au final, aucun match ne fut réellement entaché d’injustice arbitrale flagrante. Seule l’Angleterre peut crier au scandale suite à son but non accordé mais est-ce vraiment une erreur d’arbitrage sur le coup ? Pas totalement. Autre fait qui a été commenté à tort et à travers : la main volontaire de l’Uruguayen Luis Suarez qui priva le Ghana d’un but certain à la dernière minute de la prolongation du quart de finale. L’arbitre de la rencontre appliqua comme il se doit le règlement en sifflant pénalty et en expulsant le petit attaquant uruguayen. Mais comme Gyan rata le pénalty de la qualification et que le Ghana perdit ensuite aux tirs au but, beaucoup crièrent au scandale et fustigèrent le règlement en proposant des dispositions qui n’ont rien à voir avec le football. Oui la main de Luis Suarez est un fait de jeu qui appartient à la beauté et à la cruauté du football, oui elle doit être sanctionnée si le directeur du jeu s’en aperçoit mais non au « but de pénalité » ou à je ne sais quel autre dispositif loufoque… Si le Ghana ne s’est pas qualifié en demi-finale, il ne peut malheureusement s’en prendre qu’à lui-même ! En l’occurrence, le « scandale » fut que Luis Suarez ne prit qu’un match de suspension ferme (deux aurait peut-être été plus judicieux), ce qu’il lui aurait permis de disputer une éventuelle finale. Ouf, il ne joua finalement que la
« petite finale » où il fut copieusement hué par le public africain ! Héros en Uruguay, paria en Afrique… Suarez n’est prophète qu’en son pays !

Bilan - ambiance
L’ambiance générale de cette Coupe du Monde sud-africaine a été quasi-parfaite : pas ou peu d’incidents dans et autour des stades, des tribunes bien remplies (moyenne de 49 669 spectateurs par rencontre, une bonne moyenne dans l’histoire) et colorées, un zeste de folklore sud-africain avec les assourdissants vuvuzelas qui se sont, heureusement, calmés au fil du tournoi, une organisation sans faille… Bref, le premier Mondial africain a été une bonne publicité pour le football de ce continent. On déplorera l’absence des cris et des chants des supporters constamment masqués par les omniprésents vuvuzelas mais au final, cela a donné une empreinte ainsi qu’une ambiance caractéristique et inédite à cette 19ème édition de la Coupe du Monde de football !

Bilan – « Mot Dit » Blog
Et pour finir, cette Coupe du Monde 2010 a été une opportunité pour « Mot Dit » Blog et son serviteur de se lancer dans une initiative inédite. Je tiens à remercier Alain Alpern de m’avoir proposé ce projet fou de suivre tous les matchs de ce Mondial et de proposer pour chacun d’entre eux un résumé commenté. Je pense que la qualité des papiers a été crescendo en ce qui me concerne, le temps de prendre le rythme (trois matchs par jour lors des deux premières semaines !) et de s’adapter à un format d’écriture nouveau. Cette expérience n’est pas négligeable professionnellement puisque cela m’a permis de me (re)mettre dans un contexte d’écriture d’urgence avec des commentaires rédigés « à chaud » une fois les rencontres terminées. Après un marathon de 64 matchs, « Mot Dit » Blog va revenir à des sujets plus généraux et abandonner quelque temps le monde du sport et du football, son serviteur étant un peu gavé de ballon rond télévisé ! Notons qu’au niveau statistique, MDB a noté la présence de près de 700 visiteurs lors de ce mois de football et de plus de 900 pages visitées ! Des chiffres qui restent dans la moyenne statistique du blog mais au cours de cette période de Mondial, de nombreux « nouveaux » visiteurs sont passés par ici. En outre, les commentaires ont été postés simultanément sur le blog d'Alain Alpern ainsi que sur le forum du site Footnostalgie, ce qui augmente considérablement le nombre de lecteurs de ces chroniques footballistiques. Ce qui ne fait pas de mal, au final, à la visibilité du blog et à celle de son rédacteur, toujours en attente d’ouverture professionnelle…

PL

lundi 12 juillet 2010

Pays-Bas/Espagne : 0-1 (a.p.)


Crédits photo : Panoramic


Arriba España ! Arriba Iniesta ! L’Espagne est le huitième pays à inscrire son nom au palmarès de la Coupe du Monde de football ! Longtemps « maudits » dans cette compétition internationale, les Espagnols ont vaincu le signe indien en venant à bout, ce soir, des Pays-Bas ! Mais dieu que ce fut dur, dans tous les sens du terme… Cette finale ne fut pas loin d’être un remake de l’horrible finale RFA-Argentine du Mondiale italien (1990) où les Sud-Américains avaient refusé le jeu et étaient allé constamment à l’encontre de l’esprit du jeu. Cette fois-ci, ce sont les Néerlandais qui se sont chargés de pourrir le match de gestes défendus mal sanctionnés par un arbitre, M. Webb, qui n’aura pas su prendre ses responsabilités et qui sera passé à côté du match. On parle plus souvent à tort qu’à raison de morale dans le football, mais en l’occurrence, il y a une certaine forme de morale que la Roja espagnole reparte victorieuse d’un tel match et empoche le titre mondial. Les Oranje ont continué sur leur lancée depuis leur arrivée en Afrique du Sud : un jeu minimaliste, une rudesse à la limite de la correction, un antijeu permanent. En insultant le jeu, les Pays-Bas de Bert van Marwijk s’en étaient sortis jusqu’à présent mais en insultant l’esprit du jeu, ils ont été punis. Logiquement. Cette génération « oranje » ne méritait pas de réussir à conquérir la Coupe du Monde là où les anciens Cruijff, Neeskens, Rensenbrink, Rep, Van Basten, Gullit ou autres Bergkamp avaient échoué avec classe. C’est la troisième défaite des Bataves en finale de Coupe du Monde mais objectivement, les amoureux du football ne regretteront jamais cette défaite-là. On regrettera que cette première Coupe du Monde africaine se soit terminée sur un tel match rempli de mauvais gestes et de mauvais esprit… Mais c’est ainsi, l’Espagne repartira en vainqueur d’Afrique du Sud. Elle n’a pas survolé ce tournoi, comme elle l’avait fait en 2008 à l’Euro, mais elle a toujours su trouver la solution pour se sortir des problématiques posées par leurs adversaires souvent résignés. Bravo à elle ! Pour ses joueurs techniques, pour son style de jeu léché, pour son esprit sain, pour ce que représente son football depuis des lustres, pour la beauté du football, l’Espagne mérite d’avoir réparé une anomalie dans l’histoire de la Coupe du Monde en étant le premier pays européen à remporter un Mondial sur un continent autre que le Vieux Continent ! Arriba España !

Bizarrement, si ce match fut entaché de mauvais gestes et fut longtemps un combat tactique stérile, il ne fut jamais ennuyeux car parcouru de quelques éclairs de jeu. L’Espagne aurait pu tuer d’entrée la rencontre tant les Néerlandais étaient stressés par l’enjeu et avaient du mal à rentrer dans le vif du sujet. La tête de Sergio Ramos fut brillamment repoussée par Stekelenburg (5ème) et les incursions de ce même Sergio Ramos (11ème) puis de David Villa (12ème) furent vaines. Dommage pour la Furia Española qui mit du temps à retrouver autant d’espaces dans la défense hollandaise. Car après le premier quart d’heure de mise en route, les Bataves fermèrent à triple tour les portes du but de Stekelenburg. Le jeu se durcit par la même occasion et le directeur du jeu, l’anglais M. Webb, ne prit pas alors les décisions adéquates. Van Bommel (22ème) et De Jong (28ème) auraient dû être expulsés pour des gestes de violence caractérisés qui ne furent sanctionnés que d’un jaune. L'image
« symbole » de ce mauvais état d’esprit néerlandais fut incontestablement ce ballon rendu aux Espagnols en direction du but d’Iker Casillas (34ème). Le rebond faillit bien tromper un Casillas, surpris et distrait sur ce coup-là ! Durs sur l’homme mais intelligents tactiquement, les Bataves finirent quand même, en fin de mi-temps, par amener un peu le danger dans la surface espagnole : le défenseur Mathijsen manqua une balle en or (37ème) et le tir d’Arjen Robben trouva un Casillas plus inspiré que précédemment (45ème). Zéro à zéro à la pause, et malgré un début de match ouvert, on pouvait craindre que la finale 2010 prenne le chemin de ses tristes devancières de 1990, 1994 voire de 2006. Le chemin du raté final…

La deuxième période fut un tantinet plus calme au niveau des fautes. Le jeu s’équilibra sans pour autant offrir des occasions de but dangereuses. Mais quand il y a des joueurs de classe capables de faire la différence à tout moment, il faut s’attendre à un éclair par-ci, par-là. Par-ci du côté néerlandais quand sur une belle inspiration de Sneijder, Arjen Robben partit dans le trou, fixa Casillas et le prit à contre-pied. Mais pas assez, le bout du pied droit du portier espagnol détourna de justesse le ballon en corner (62ème). Par-là du côté espagnol quand sur un centre de l’entrant Navas, Heintinga manqua complètement son intervention devant sa ligne et David Villa n'eut plus qu'à fusiller Stekelenburg à bout portant ! Mais Heitinga, revenu de nulle part, réussit à le contrer in-extremis (70ème) ! A la 77ème, Sergio Ramos manqua de lucidité sur une tête « facile » qu’il mit au-dessus. A cette alerte sur corner, les Oranje répondirent sur un contre de Robben. Lancé par van Persie, l’attaquant vedette des Pays-Bas fut légèrement ceinturé par Puyol puis buta sur Casillas (83ème). Le geste de Puyol méritait peut-être le rouge (dernier défenseur), Robben eut le mérite de ne pas se laisser tomber mais perdit sur toute la ligne. Point de but et point de carton rouge pour Puyol. Cela commençait à faire beaucoup pour l’arbitre de la rencontre, dépassé par les événements d’un match bien difficile à diriger… Finalement, les deux équipes attendirent la prolongation avant de reprendre un quelconque risque…

La prolongation fut plus ouverte et plus propice aux frissons au fur et à mesure que la fatigue se développait chez les combattants. Fabregas (95ème), Iniesta (99ème) et Navas (101ème) eurent trois possibilités énormes de marquer le but décisif mais la chance semblait fuir les champions d’Europe en titre, plus frais. M. Webb attendit la 109ème minute pour expulser, enfin, un Néerlandais, Heitinga, coupable d’une nouvelle faute grossière sur Iniesta à l’entrée de la surface. On sentait poindre la terrible épreuve des tirs au but pour désigner le champion du monde pour les quatre prochaines années, à l’instar de l’édition 1994. Mais à l’image de la quasi-totalité de son parcours en Afrique du Sud, les hommes de Vicente Del Bosque trouvèrent la solution au problème posé. Tardivement, certes, mais ils y arrivèrent ! Impeccablement décalé par Fabregas, Andres Iniesta put, à la limite du hors-jeu contrôler et tromper Stekelenburg d’une frappe croisée ! Le gardien de l’Ajax Amsterdam fut battu (116ème). Le but de la délivrance, celui de la Conquista du titre mondial pour l’Espagne !

L’Espagne remporte son premier titre mondial au terme d’une finale qui restera dans les annales pour la violence de ses débats. Un rouge et treize cartons jaunes ! Si M. Webb a clairement raté sa finale, il ne fut pas aidé par les acteurs, notamment néerlandais, qui ont pourri la rencontre… On rêvait d’un feu d’artifice final. On a eu droit à un concours de pétards entre adversaires malintentionnés. Dommage, cette finale ne donnera pas plus de grandeur à cette première Coupe du Monde disputée sur le sol africain. On saluera néanmoins la haie d’honneur très fair-play des Oranje au moment de la remise du trophée en faveur des vainqueurs ibériques. Un beau geste pour nous faire oublier leur jeu, véritable négation du football ? Iker Casillas peut brandir haut le trophée de la Coupe du Monde car l’Espagne rejoint dans la légende la RFA (1972-1974) victorieuse respectivement d’un Euro puis d’un Mondial. Gracias España y felicidades !

PL





Les Pays-Bas ne méritaient pas d'être champions du monde, tant ils furent agressifs, voire...assassins. Ils avaient décidé de muscler ou plutôt de faire peur aux Espagnols en cassant le jeu mais, en cassant aussi du joueur ibérique... Rien que pour cette stratégie (9 joueurs bataves recevant un carton jaune, certains méritant d'être exclus), la Hollande ne devait pas gagner !

Et tout le long du match, comme beaucoup de spectateurs et téléspectateurs, j'ai espéré qu'un coup du sort ne vienne pas consacrer ceux qui ne devaient pas l'être. Et c'est vrai que, quand Robben, à 2 reprises, auraient dû marquer, j'ai senti que nous étions passés très près de l'injustice.
Soyons donc positifs pour les Ibères ; leur style est toujours chatoyant, d'une technique presque parfaite : les passes souvent à une touche de balle sont précises et désarçonnent les adversaires. Mises à part les agressions adverses qui arrêtaient souvent la progression, il manquait, à ces Espagnols, un renard des surfaces de réparation, du style d'un Torrès en forme (qui entra à la 105ème minute, pour se claquer quelques minutes plus tard !). Pedro, son remplaçant, mais jouant sur le côté droit, fut extraordinaire mais fut bizarrement sorti à l'heure de jeu et remplacé, poste pour poste, par un bon Navas... Pas d'avant-centre donc, car David Villa était dans "un jour sans", lui auteur de 5 buts précédemment... Heureusement Inesta se trouva, à la 116ème minute, dans la position qu'affectionnent des Klose, Furlan (élu meilleur joueur de ce Mondial) ou autre Gyan (Ghana) et ne manqua pas d'ajuster le gardien adverse.
J'ai beaucoup apprécié Xavi, par qui passent tous les ballons d'attaque : le numéro 8 fut pour moi le plus régulier de son équipe. Mais Casillas, auteur de plusieurs arrêts décisifs, l'impétueux et généreux Pujol, l'offensif Ramos, et le passeur Busquets ont autant mérité de la reconnaissance des footeux que Iniesta et Pedro.
L'équipe espagnole était bien la meilleure (j'en avais fait ma favorite au début de ce Mondial, et je ne l'ai jamais caché ici), dommage qu'elle ne marque pas plus de buts ( 8 en 7 matchs, c'est très très peu ; mais elle n'en a encaissé que 2, ceci expliquant cela...)
L'arbitre avait un travail difficile : certes, il n'est pas facile de tuer une finale de coupe du monde, en expulsant un joueur dès le début du match, mais ne pas le faire expose à l'injustice. Qu'aurait-on pensé si les Pays-Bas avait gagné, alors qu'ils auraient du finir le temps réglementaire à 9, voire 8, si l'arbitre n'avait pas été aussi clément...

Le match fut d'un niveau moyen, tant il fut haché par les fautes intempestives des Hollandais. Il fut intense, parce que l'on pensait que, au fur et à mesure que le temps s'écoulait, on s'acheminait vers les tirs au but, exercice qui pouvait avantager les joueurs néerlandais. Les prolongations s'éternisaient et heureusement qu'Iniesta mit tout son talent au service de l'Espagne et qu'il soulagea ainsi, non seulement son équipe, non seulement les Espagnols en général, mais aussi les centaines de millions d'amateurs de beau football !

Dans la rencontre entre les 2 royaumes, ce sont les sujets du Roi Juan Carlos qui l'ont emporté. Nul doute que les sujets vont devenir l'objet de toutes les réjouissances prévisibles...

Quant à nous, nous garderons en tête l'image d'une coupe du monde moyenne, mais dont l'apothéose est toujours aussi somptueuse (bien sûr, nous "oublions" le spectacle que l'équipe de France nous a infligé...)

AA

samedi 10 juillet 2010

Uruguay-Allemagne : 2-3


Crédits photo : Panoramic


Les médailles en chocolat seront donc pour les Allemands ! En battant une belle équipe d’Uruguay, la Nationalmannschaft finit donc troisième de ce Mondial. Une juste récompense pour la meilleure attaque du tournoi (16 buts en 7 matchs) au terme d’une
« petite finale » qui n’aura pas dérogé à sa réputation : nombreux buts, jeu ouvert, spectacle ! Un bel hors-d’œuvre avant le plat de résistance de demain ! Cette rencontre
« sans enjeu » a été, en fait, très disputée et même indécise jusqu’au coup de sifflet final. Joachim Löw, le sélectionneur allemand avait misé sur une équipe mixte composée de titulaires et de « coiffeurs » tandis que son homologue uruguayen, Óscar Tabárez, opta pour son équipe-type. Le pari allemand se révéla au final plus payant. Cette rencontre n’aura pas permis de départager la course au titre de meilleur buteur de la Coupe du Monde. Diego Forlán et Thomas Müller se sont finalement neutralisés et Miroslav Klose n’a pas pu participer au débat en raison d’une blessure au dos. Dommage, ce dernier a sans doute laissé passer une chance de rejoindre voire de dépasser le record du nombre de buts total en Coupe du Monde qui appartient au brésilien Ronaldo (15 buts). Battue pour la deuxième fois consécutive sur le score de 3-2, la Céleste a encore fait preuve de panache et de
« garra » (hargne). Malheureusement, à défaut de médailles, les Uruguayens repartent chocolat. Mais ils peuvent le faire la tête haute, tellement ils ont régalé l’assistance, à la surprise générale. Avec l’Allemagne, cette équipe a fait partie des acteurs principaux et incontournables de ce Mondial sud-africain. Merci aux Uruguayens ! Et merci aux Allemands ! Vous n’avez jamais fermé le jeu et avez toujours œuvré pour la beauté du ballon rond. Le football vous remercie, Messieurs !

Alors, cette partie fut constamment débridée et intéressante à regarder. Cela dit, elle ne sombra jamais dans le « n’importe quoi ». Les deux prétendants au podium virtuel ont joué le jeu à fond et voulaient, tous les deux, avoir l’honneur de cette troisième place. Pas de round d’observation, Allemagne et Uruguay rentrèrent de suite dans le vif du sujet, malgré la fatigue et la déception de la demi-finale perdue. L’arrière central allemand Friedrich crut bien ouvrir le compteur du tableau d’affichage mais la barre transversale repoussa sa tentative de la tête (10ème). Pas de chance pour les Allemands ! Mais les hommes de Joachim Löw ne furent pas frustrés très longtemps. A la 19ème minute, le but de Thomas Müller donna encore plus de regrets aux supporters allemands quant à l’absence du jeune attaquant du Bayern de Munich lors de la demi-finale. Celui-ci suivit parfaitement une lourde frappe de Bastian Schweinsteiger, capitaine d’un soir (en l’absence de Lahm, grippé), une frappe mal « lue » par Muslera, le portier uruguayen. Cette ouverture de la marque ne crispa pas les Sud-Américains qui réagirent très vite par l’intermédiaire de Cavani (28ème). Après un super travail de récupération de Diego Pérez, Luis Suarez, le mal-aimé de cette petite finale, lança parfaitement Cavani dont la frappe du gauche trompa imparablement Butt. En dépit d’actions dangereuses de part et d’autre, la mi-temps fut atteinte sur ce score de parité.

On s’attendait que, fort logiquement, les organismes allaient baissés petit à petit le pied au cours de la seconde période. Ce fut le cas mais cela n’influa jamais sur l’intérêt et la qualité de ce match. Les Uruguayens appuyèrent clairement sur le champignon au retour des vestiaires. Après l’échec de Cavani sur Butt (48ème), qui mieux que la star de la Céleste pouvait se mettre en évidence ? En effet, Diego Forlán marqua son cinquième but de la compétition au terme d’une superbe reprise acrobatique consécutive à un excellent travail d’Arévalo. Magnifique ! Avec ce but, l’attaquant de l’Atlético de Madrid rejoignit Müller au classement des buteurs ! Reçus cinq sur cinq ! Coup de froid pour la Nationalmannschaft qui ne paniqua pas longtemps et profita d’une sortie hasardeuse de Muslera pour revenir dans la partie grâce à une tête de Marcell Jansen (56ème). L’Uruguay eut encore deux grosses occasions de reprendre l’avantage mais Suarez (62ème) et Forlán (65ème) butèrent…sur Butt ! Mais c’est l’Allemagne qui finit plus fort cette rencontre et inscrivit le troisième but, synonyme de victoire. Après une partie de flipper sur un corner, l’excellent aboyeur du milieu de terrain allemand Sami Khedira mit une tête placée qui loba Muslera, qui, cette fois-ci, n’y pouvait rien (82ème) ! Mais l’Uruguay ne voulait pas finir ce Mondial sans un dernier baroud d’honneur. Sur un coup franc, de la dernière seconde, aux 20 mètres, Diego Forlán trouva la transversale d’un Butt, battu. Quel panache ! Une prolongation n’aurait pas été de trop mais c’est finalement bien l’Allemagne qui repart victorieuse de ce combat pour la médaille de bronze !

Ce match fut une belle bouffée de beau football avant la « grande » finale de demain. Une finale qui s’annonce tactique et fermée. Mais les Bataves, minimalistes jusqu’à présent, peuvent-ils se mettre au diapason du jeu léché de la Roja espagnole et nous offrir un superbe feu d’artifice final dans cette Coupe du Monde sud-africaine ? Quoi qu’il en soit, les champions d’Europe en titre partiront avec les faveurs de mes pronostics demain soir… Avec mes faveurs tout court, d’ailleurs !

PL






Les 2 équipes ont prouvé, ce soir, qu'elles méritaient bien de figurer au top de ce Mondial.

Les Uruguayens, qui avaient égalisé à la 28' par Cavani après le but allemand de Muller à la 19' (mauvais renvoi du gardien sur un missile des 30 mètres de Schweinsteiger), ont parfaitement joué au diapason de leurs adversaires. Des joueurs comme Caceres, Diego Perez ou Pereira ont démontré que Forlan, auteur d'un grand match, n'était pas la seule vedette de l'équipe. Forlan avait marqué un superbe second but à la 51' d'une reprise de volée d'anthologie, et l'on crut que les Uruguayens allaient emporter cette "petite finale" pour la 3ème place... Sauf que Muslera, leur portier, allait donner un second coup de pouce aux Allemands en manquant sa sortie et en permettant au décevant Jansen de marquer de la tête (55'); Khedira, à la 82', profitant d'un mauvais renvoi de la défense, pour inscrire le but de la victoire...

A noter que le meilleur joueur du match, Forlan, envoya un coup franc sur la barre, juste avant que l'arbitre ne siffle la fin du match !

Match de qualité donc, malgré la pluie et un enjeu mineur pour les 2 équipes. Bravo !

L'Allemagne possède une équipe jeune (moins de 25 ans d'âge) et elle partira, parmi les favoris, pour l'Euro 2012 (en Pologne et en Ukraine) et le Mondial 2014 (au Brésil), tant les talents sont nombreux...

Demain, la véritable finale entre l'Espagne et les Pays-Bas...

AA

mercredi 7 juillet 2010

Allemagne-Espagne : 0-1


Crédits photo : Reuters


Si 1492 est la date de la « Reconquista » espagnole, 2010 est partie pour être l’année de la
« Conquista » du titre mondial en…football ! C’est en tout cas une Espagne conquérante qui a disposé d’une Allemagne fatiguée ce soir en demi-finale de cette Coupe du Monde. Logique sur la vue du match. Tellement logique que l’on peut se sentir un peu frustré du spectacle offert par ces deux sélections certainement les plus agréables à regarder depuis le début de la compétition. Ainsi, et ce n’est qu’un malheureux rappel, une rencontre entre deux belles équipes ne donne pas forcément pas un beau et grand match. Dommage. Après le Portugal, le Paraguay, c’est la Nationalmannschaft qui repart avec une courte défaite. Cette Espagne version 2010 n’écrase personne mais domine tout le monde ! Une nuance mais de taille ! Ces Espagnols donnent toujours l'impression de calquer à chaque match leur leçon de technique et de fluidité collective. Bluffant de mimétisme et d’efficacité. Privée de l’un de ses meilleurs éléments offensifs, Thomas Müller, l’équipe allemande n’a pas trouvé les moyens de contrarier la belle mécanique de jeu de l’Espagne. Les hommes de Joachim Löw étaient, à l’évidence, moins frais physiquement. Et face aux champions d’Europe en titre, cela ne pardonne pas…

Crainte. S’il fallait un mot pour résumer cette partie, remake de la dernière finale de l’Euro 2008, c’est bien celui-ci qu’il faudrait utiliser. Oui, ces deux sélections se connaissaient parfaitement et se craignaient mutuellement. La première mi-temps fut fermée, très fermée. Une fermeture sans éclair. Les vingt premières minutes furent entièrement en faveur de la Roja qui aurait pu ouvrir le score dès la 7ème minute de jeu par Villa qui, bien servi en profondeur, buta sur Neuer, sorti fort à propos. Mais surtout, les Espagnols confisquaient le ballon et le faisaient tourner comme à leur habitude, à l’image d’un Pedro remuant. Peu en jambes, les joueurs allemands remontèrent petit à petit dans ce match où le ballon vivait (première faute sifflée par l’arbitre à la…27ème minute !) à perte. A deux reprises, Casillas, le portier espagnol, montra qu’il était parfaitement concentré sur son sujet. Il repoussa admirablement en corner une frappe dangereuse de Trochowski (32ème) et s’imposa comme il le fallait dans les airs (34ème). La mi-temps se termina sur une décision arbitrale contestable quand Mevlüt Özil fut stoppé irrégulièrement par Sergio Ramos à la limite de la surface de réparation. M. Kassai ne broncha pas.

La seconde période fut un tantinet plus animée. Les joueurs de Vicente Del Bosque appuyèrent plus leurs attaques et tentèrent des frappes en dehors de la surface plutôt que de s’enfoncer tête baissée dans la surface allemande. Les tirs de Xabi Alonso (49ème) et de Pedro (58ème) donnèrent des sueurs froides à Neuer. La Nationalmannschaft réagit de belle manière avec une énorme action de l’entrant Kroos (69ème) dont la reprise de volée fut stoppée par un Casillas toujours aussi concerné. Ce fut La grosse occasion allemande du match. A force de faire tourner, en vain, le ballon, façon équipe de handball, l’Espagne prit tout le monde à revers en marquant sur un corner par le capitaine Carles Puyol dont le coup de boule rageur fusilla un Neuer impuissant (73ème). Cette équipe espagnole est étonnante, elle réussit toujours à trouver une faille dans le jeu défensif adverse. A la surprise générale, la solution passa ce soir par un coup de pied arrêté, spécialité historique des Allemands ! Le monde à l’envers ! Après ce but, les coéquipiers de Philipp Lahm jetèrent leurs dernières forces mais cela n’inquiéta pas vraiment la défense espagnole. C'est même l'Espagne qui aurait pu regretter les occasions de contre lamentablement gâchées, notamment par Pedro (82ème). Avec sept buts en six matchs, la « force tranquille » de la Roja atteint sa première finale d’une Coupe du Monde.

Cette Espagne-là n’arrive pas à réitérer ses festivals offensifs de l’Euro 2008. En revanche, elle ne prend que très peu de buts (deux depuis le début du tournoi) et parvient toujours à trouver la clé pour marquer le but qui donne la victoire. Cette Espagne-là partira favorite en finale, dimanche, face aux Pays-Bas, au vu de ses prestations d’ensemble et en sa qualité de champion d’Europe en titre. En revanche, les Néerlandais ont peut-être les armes et les individualités offensives pour perturber la Furia Española. Les Allemands sans Müller ont échoué, les Oranje avec Robben peuvent-ils réussir ? Le titre mondial est à ce prix…

PL






Nous savions que 2 pays européens disputeraient la finale de ce Mondial mais, ce soir, nous pouvons ajouter que le vainqueur l'emportera pour la première fois : ni l'Espagne, ni les Pays-Bas n'ont été champions du monde, depuis 80 ans.

L'Espagne a dominé cette demi-finale contre l'Allemagne : ses joueurs ont virevolté dans la défense allemande, en se créant plusieurs occasions, mais sans pouvoir conclure, soit par maladresse, soit par excès d'individualisme. Il a fallu un coup de tête rageur de leur arrière-central Pujol, sur un corner, pour marquer l'unique but de la partie, à la 73'.
Oui, j'aime ce football, fait de passes courtes, de diagonales précises et de une-deux virtuoses dans les 18 mètres adverses. Oui, Pedro est un grand joueur, un peu personnel, certes, et X.Alonso, Villa et Inesta sont talentueux. Quant à Pujol, non seulement il marque mais il a tenu toute la défense à lui seul !

L'Allemagne n'a pas été au niveau de ses matchs précédents mais la jeunesse et le talent seront ses atouts et en feront un favori de l'Euro 2010. L'absence du jeune Muller, injustement suspendu, fut certainement un handicap pour la Mannschaft...

J'avais fait de l'Espagne, dès le début du Mondial, mon favori. A un match de la fin, je maintiens que le Champion d'Europe devrait devenir Champion du Monde, dimanche soir !

AA

mardi 6 juillet 2010

Uruguay/Pays-Bas : 2-3


Crédits photo : Reuters


Ça y est, on en a eu la confirmation, le feu est passé à l’Oranje ! Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que cette équipe néerlandaise n’a pas le feu sacré en elle… Un nouveau match minimaliste, chanceux mais une nouvelle finale pour les Pays-Bas aussi. Loin du glorieux héritage technico-tactique de ses devancières (Mondial 1974 et 1978, Euro 88, entre autres), cette sélection hollandaise n’a pas peut-être jamais été aussi près de remporter un titre mondial ! Paradoxe quand tu nous tiens ! Au cours de cette demi-finale d’un niveau général décevant, l’Uruguay aura démontré que son retour à ce stade de la compétition n’était pas du tout usurpé. Vaillante, joueuse et collective, la Céleste a plus qu’embêté le favori batave. Malheureusement, oui malheureusement, ce fut insuffisant malgré une fin de match un peu folle. De nombreux spectateurs et téléspectateurs neutres ont même dû espérer une égalisation de la dernière seconde de l’Uruguay, cette sélection souvent présentée comme truqueuse, bagarreuse voire violente ! Paradoxe quand tu nous tiens (bis) ! Néanmoins le froid réalisme des Oranje très mécaniques aura suffi. Encore une fois…

Ce match ne fut pas un grand match, soyons clairs, mais il y eut quand même cinq buts au final. Paradoxe quand tu nous tiens (ter) ! La rencontre partit sur des bases lentes et sur des options tactiques prudentes. Il fallut un éclair pour ouvrir les débats. Cet éclair sortit du pied gauche du capitaine néerlandais, Giovanni van Bronckhorst. De plus de 25 mètres,
« Gio » déclencha une diagonale d’une grande pureté dans la lucarne de Muslera, un peu court (18ème). Un but venu d’ailleurs ! Il fallait bien cela pour donner un avantage au score. Malheureusement, ce but ne décomplexa pas les Oranje, statiques, mal inspirés, en un mot frustrants. Diminuée par les absences de Luis Suarez (suspendu), Jorge Fucile (suspendu), Diego Lugano (blessé) et de Nicolas Lodeiro (blessé), l’équipe uruguayenne quadrillait bien le terrain et s’autorisa des sorties toujours menaçantes dans le camp néerlandais (35ème et 36ème). La mi-temps arrivait tout doucement quand un nouveau missile fit mouche (41ème) ! En faveur des Uruguayens, cette fois-ci. Un missile du gauche signé Diego Forlan, bien entendu. A l’instar de Muslera sur le premier but, Stekelenburg parut bien juste sur cette frappe soudaine, sous la barre mais également en plein centre du but. Un autre but venu d’ailleurs, encore ! Il fallait bien cela pour que l’Uruguay revienne à la marque.

La deuxième période débuta à nouveau sur un faux rythme endormissant. Aucune des deux équipes ne prit le jeu en main. Les efforts de Cavani et les frappes de Forlan ne payèrent pas. Du côté des Bataves, les attaques furent toujours brouillonnes mais on sentait que sur une accélération inspirée, cela pouvait faire craquer la défense sud-américaine. Mais point d’accélération inspirée, une action anodine suffit pour que les Pays-Bas reprennent les rênes de la partie. Grâce à un tir placé du gauche, à l’entrée de la surface de réparation, de Sneijder (70ème). Van Persie, qui se trouvait sur la trajectoire de la balle (sans la toucher), semblait en position de hors-jeu. Cependant, l’arbitre ouzbek M. Irmatov, par ailleurs bon directeur du jeu, accorda sans sourciller le but. Ce but plomba le moral des Sud-Américains. Et trois minutes plus tard, les hommes de Bert van Marwijk prirent le large avec un troisième but d’Arjen Robben (73ème) de la tête après un centre ajusté de Kuyt. Les carottes semblaient cuites pour la Céleste, fatiguée. Les Néerlandais eurent plusieurs occasions d’ajouter un quatrième but qu’ils ne méritaient pas. Ils échouèrent par individualisme et suffisance. C’est au contraire les Uruguayens qui revinrent dans le coup avec un but de Pereira qui d’une frappe précise du gauche trompa Stekelenburg (90ème). Malgré trois minutes de panique chez les Oranje, l’arbitre siffla la fin de la rencontre sur ce score de 3-2 !

Les Pays-Bas disputeront donc leur troisième finale de Coupe du Monde de leur histoire après celles perdues de 1974 et 1978. Mais ces Pays-Bas-là sont froids, réalistes avec un zeste de suffisance, leur défense paraît fébrile, leurs « vedettes » individualistes. Bref, cette équipe n’a pas le profil d’un futur champion du monde. Pourtant, elle disputera la finale face à l’Espagne ou l’Allemagne (deuxième demi-finale qui se jouera demain). Deux équipes qui seront, à l’évidence, une opposition bien plus élevée que la valeureuse, la vaillante, la courageuse équipe d’Uruguay qu'il faut féliciter. Dire que ces Oranje très mécaniques ne sont plus qu’à une victoire du titre suprême… Quoi qu’il en soit, ce sera la première fois qu’une équipe européenne remportera une Coupe du Monde en dehors du Vieux Continent !

PL






Les Pays-Bas ont vaincu sans convaincre une valeureuse équipe uruguayenne. Certes, ils n'ont pas volé leur victoire mais on est déçu par une équipe qui possède autant de talents (Kuyt, Sneijder, Van Persie, Robben...) mais qui n'arrive pas à exploser. Peut-être contre l'Allemagne ou l'Espagne, dimanche prochain, en finale de ce Mondial 2010.

Comme souvent depuis le début des matchs à élimination directe, celui-ci est allé crescendo : poussif jusqu'à ce que van Bronckhorst ouvre le score, à la 18', d'un superbe tir des 38m, dans la lucarne gauche du gardien sud-américain. Probablement le plus beau but, jusqu'ici, de cette coupe du monde.
Puis les Uruguayens s'enhardissèrent et virent leurs efforts récompensés par Forlan, un grand parmi les grands, qui des 20 mètres trompa le gardien adverse, pourtant sur la trajectoire, mais probablement masqué...
En seconde mi-temps, on sentit que le match pouvait basculer d'un côté ou de l'autre, entre des Hollandais puissants mais besogneux, à la défense mal assurée, et des Uruguayens courageux, volontaires mais de plus en plus fatigués...
Délivrance des Bataves par Sneijder, à la 70 ème minute, dont le tir est légèrement dévié ; selon les commentateurs de TF1, Van Persie, qui faisait action de jeu, était hors-jeu, ce dont je ne suis pas sûr du tout...
A la 73ème mn, Robben, d'une tête parfaite, reprit un centre de Kuyt et mit le ballon hors de portée du portier uruguayen. La Céleste poussa autant que son courage et sa volonté le permettaient et marqua à la 90' par Pereira et les 4' supplémentaires faillirent voir l'égalisation ; mais les Oranje préservèrent leur victoire signifiant une troisième finale de Mondial (les 2 premières ayant été perdues, en 1974 et 1978).

Le petit Uruguay (3,7 millions d'habitants) s'est surpassé et a presque rejoint ses 2 devancières, victorieuses en 1930 et 1950. Furlan restera une des vedettes de ce Mondial.

Quant aux vainqueurs de ce soir, s'ils veulent l'emporter devant l'un des demi-finalistes de demain, il lui faudra dépasser cette retenue qui l'empêche de s'exprimer totalement.
En tous les cas, la finale sera à 100% européenne et ce sera la première fois qu'un pays du Vieux Continent emporte cette coupe disputée hors Europe...

AA

samedi 3 juillet 2010

Paraguay-Espagne : 0-1


Crédits photo : Panoramic



Ric-rac ! L’Espagne a passé ric-rac ce quart de finale face au Paraguay. Minimaliste à souhait, la Roja a eu très chaud ce soir dans un match sans saveur qui n’aura connu que trois minutes de folie (59ème à 62ème). Les Espagnols s‘en sont remis au talent de leurs individualités (Iniesta, Villa, Casillas) pour se sortir du guêpier sud-américain. Luttant avec ses armes, le Paraguay a joué crânement sa chance et n’a finalement pas été loin de créer une énorme sensation en éliminant les champions d’Europe en titre. Malheureusement pour eux, leur style de jeu ne leur permet pas de multiplier les occasions de but. Ils en ont eu quelques-unes ce soir et les ont ratées. A ce niveau-là, cela ne pardonne pas ! Cela dit, il y a eu une certaine forme de justice à ce que le parcours du Paraguay s’arrête là. Les Guarani n’ont mis que trois buts en cinq rencontres. Trop peu pour espérer atteindre une demi-finale d’un Mondial ! Sans génie et sans convaincre, l’Espagne arrive donc dans le dernier carré… Mais Dieu que ce fut dur !

La première mi-temps fut monocorde. Au son d’un vuvuzéla enrhumé ! Gênés par le pressing haut des Paraguayens, les Espagnols monopolisèrent le ballon, comme d’habitude, mais ne trouvèrent jamais Villa et Torres, leurs deux artilleurs. Excepté un bel enchaînement de Xavi (28ème), les Ibériques ne créèrent aucun danger. Surprise, ce sont même les Sud-Américains qui donnèrent quelques sueurs froides dans l’arrière-garde espagnole. Nelson Vadez crut ouvrir le score suite à un long ballon aérien récupéré dans la surface espagnole mais il fut signalé, à tort, hors-jeu. Dommage ! Il eut été intéressant de voir l’Espagne menée à la pause…

Les Paraguayens reculèrent d’un cran en début de deuxième période et eurent encore plus de mal à sortir et à approcher le but de Casillas. Mais les Espagnols, moribonds, donnaient cette impression qu’ils n’y arriveraient jamais quand se produisirent trois minutes de douce folie ! Le Paraguay obtint un pénalty mérité sur une incompréhensible faute de Piqué (59ème). Cardozo ne profita pas de cette occasion en or : son tir fut bloqué par un Casillas inspiré ! Dans la foulée, Villa s’échappa dans la surface sud-américaine et fut stoppé par l’excellent Alcaraz. Irrégulièrement, selon, l’arbitre guatémaltèque, Carlos Batres. La sentence fut réussie par Xabi Alonso (61ème). Mais M. Batres ne l’entendit pas ainsi et fit retirer le coup de pied de réparation en raison de l’entrée massive de joueurs espagnols dans la surface avant la frappe du Madrilène. Peu évident ! Xabi Alonso s’élança une deuxième fois mais cette fois-ci, le portier paraguayen, Villar, repoussa son tir (62ème) ! Suivant le ballon relâché par Villar, Cesc Fabregas aurait même pu obtenir un troisième pénalty de suite mais l’arbitre ne broncha pas ! Ces trois minutes de folie animèrent quelque peu la fin de rencontre. Les Paraguayens allaient-ils tenir longtemps ? Non ! A la 83ème, Iniesta, jusqu’alors éteint, s’infiltra dans la défense adverse et décala Pedro dont la frappe rebondit sur le poteau. Mais le ballon fut récupéré par Villa qui tira d’une frappe enroulée du droit. Le ballon toucha les deux poteaux avant de finir, enfin, sa course dans le but de Villar ! Ah David Villa, le buteur providentiel de la Roja ! En dépit d’une dernière action sud-américaine fomentée par Barrios et Santa Cruz bien repoussé par Casillas (89ème), l’Espagne tint sa qualification. A l’arraché !

On aura droit à la revanche de l’Euro 2008. En effet, Allemagne et Espagne se retrouveront en demi-finale de ce Mondial sud-africain. Cette fois-ci, la Nationalmannschaft partira avec les faveurs des pronostics, malgré l’absence de Thomas Müller. L’Espagne n’a pas rassuré en défense et semble avoir perdu de sa superbe. Iniesta, Torres voire Xavi paraissent émoussés. Mais leur maîtrise technique est telle que la Furia Española peut bien renverser l’ouragan allemand qui souffle sur cette Coupe du Monde ! Le remake de la finale de l’Euro 2008 s’annonce passionnant. Avantage à l’Allemagne !

PL






"Errare humanum est" ! J'avais cité, cet après-midi, les pays qui allaient devenir de futurs grands du foot et j'ai omis le Paraguay ! Alors que ce dernier a failli battre l'Espagne, championne d'Europe !

Ce fut un drame de penaltys en 2 actes...
Acte 1 : à la 58ème minute, l'arbitre accorde un penalty justifié au Paraguay, Piqué balançant Cardozo. Ce dernier veut se faire justice et son tir est magistralement arrêté par Casillas. Ce penalty aurait dû être retiré parce que des joueurs espagnols avaient pénétré, avant le tir, dans la surface de réparation !

Acte II: dans la minute suivante, l'arbitre accorde un autre penalty à l'Espagne, cette fois, pour une faute d'Alcaraz sur Villa ! But pour l'Espagne mais c'est à retirer, pour la même raison que précédemment ! Villar repousse la 2e tentative de Xabi Alonso !!! Mais le gardien fauche un joueur espagnol qui avait récupéré le ballon et...l'arbitre ne siffle pas ce nouveau penalty évident !

Epilogue : alors que les Paraguyens avaient opposé, à la domination espagnole, une véritable ligne Maginot dans laquelle les Ibériques venaient s'empaler, ils réussissaient quelques incursions dangereuses : un but leur fut même refusé pour un hors-jeu loin d'être évident. Pourtant, après la séquence des penaltys manqués, Villa vint inscrire le but de la victoire, à la 83ème minute, soulageant l'Espagne.

Petite victoire, certes, mais logique...
Mais il faudra jouer autrement, mercredi, pour inquiéter l'Allemagne...

Quant au Paraguay, il aura réussi un exploit : être éliminé après n'avoir encaissé que 2 buts, en tout et pour tout!

AA

Argentine-Allemagne : 0-4


Crédits photo : Panoramic


KO-LOS-SAL ! Cette équipe d’Allemagne a été « kolossal » cet après-midi ! Les joueurs de Joachim Löw ont tout simplement donné une leçon de football à l’Argentine de Diego Maradona ! En quart de finale de Coupe du monde, s’il vous plaît ! On attendait un match ouvert, on a assisté à un cavalier seul d’une Nationalmannschaft supérieure dans tous les compartiments du jeu ! 4-0, l’Argentine quitte le Mondial la tête basse. Pour le premier gros test des Sud-Américains dans ce Mondial, les Allemands ont rappelé au monde entier leurs nombreuses insuffisances. Des insuffisances défensives et collectives, notamment, que d’aucuns avaient feint de les ignorer depuis le début du tournoi de l’Albiceleste. Des insuffisances offensives aussi, Messi n’étant pas l’organisateur attendu. Bref, des insuffisances qui ont éclaté au grand jour et qui mettent fin brutalement à la « Diegomania » en Afrique du Sud. « Don’t cry for me Argentina ! » Ne pleure pas pour moi Argentine, l’Allemagne était trop forte !

Le calvaire argentin commença dès la troisième minute ! Sur un coup-franc excentré de Bastian Schweinsteiger, Thomas Müller surgit le premier sur le ballon et l’accompagna de la tête dans le but de Romero, surpris. 1-0, pas de round d’observation, on pensait que cela allait débrider encore plus la rencontre. Mais les Argentins ne réussirent pas à réagir et à prendre les rênes du jeu. Au contraire, Klose rata le break (24ème) en mettant au-dessus un caviar de Müller. Les coéquipiers de Lionel Messi furent trop statiques et manquèrent de profondeur pour inquiéter l’arrière-garde allemande. Ils égalisèrent bien à la 37ème par Higuain mais l’attaquant madrilène était très nettement en position de hors-jeu. En fait, la Nationalmannschaft géra tranquillement son avantage acquis très tôt, surprise sans doute par l’incapacité des hommes de Maradona à élever les débats et à se surpasser.

Les Argentins allaient-ils se réveiller après la causerie de leur sélectionneur à la mi-temps ? Pas vraiment. La seconde période débuta sur le même rythme que la première avec des Argentins trop lents et des Allemands qui attendaient les occasions de contre. Cela dit, ce fut dans le déroulé logique du match que l’Allemagne inscrivit un deuxième but par Miroslav Klose (67ème). Ce diable de Müller, décidément dans tous les bons coups, s’arracha pour offrir le ballon à Lukas Podolski qui centra intelligemment pour Klose, qui n’eut plus qu’à marquer dans le but vide ! Un but d’école ! A 2-0, on imaginait mal l’Albiceleste relever la tête et retourner la situation. Et le K.O. arriva vite ! Après un slalom spécial signé Schweinsteiger, le défenseur central Friedrich marqua de près (74ème). Cette partie tournait tout doucement à la correction pour les Sud-Américains qui tentèrent individuellement de sauver l’honneur. Mais ce fut bien insuffisant. L’Allemagne séduit par son jeu d’attaque inspiré et collectif mais également par sa capacité toute « teutonne » à annihiler les offensives adverses, mêmes les plus réputées ! Jamais rassasiés, les Allemands mirent un point d’honneur à enfoncer le clou argentin en ajoutant un quatrième but par l’intermédiaire de Klose (89ème) bien servi par l’organisateur du jeu allemand, Mevlüt Özil. Un Klose qui égale le nombre de buts marqués par Gerd Müller en Coupe du Monde, à savoir quatorze ! 4-0, la démonstration est totale !

Eternelle en Coupe du Monde, l’équipe d’Allemagne se construit un parcours digne des plus beaux champions du monde de l’histoire. Après l’Australie, l’Angleterre, c’est l’Argentine qui a été victime des foudres de cette jeune équipe insouciante et qui repart avec quatre pions dans les valises ! Pour l’Argentine, le camouflet est énorme mais sur le match de cet après-midi, il n’y avait tout simplement pas photo entre les deux sélections. Maradona n’aura pas fait de miracle avec cette équipe qui, rappelons-le, s’est qualifiée par un trou de souris à ce Mondial. Diego restera-t-il à la tête de cette sélection ? A suivre. En tout cas, l’avenir de ce Mondial est allemand. Les triples champions du Monde attendent de pied ferme l’Espagne ou le Paraguay en demi-finale. Sans Thomas Müller, suspendu pour avoir, injustement, obtenu un deuxième jaune sur une main imaginaire, l’ouragan allemand continuera-t-il à emporter tout sur son passage ?

PL






Angela Merkel incarnait le bonheur des Allemands, après cette victoire sans équivoque de son équipe devant l'Argentine.

Je suis désolé pour la comparaison mais la chancelière semblait rayonnante à la mesure de ce que l'Allemagne représente en Europe : solidité, confiance en soi, dynamisme... A comparer, malheureusement, avec l'image de la France, dont le drame de l'équipe de football illustre bien le climat de morosité, voire de déclin, du pays : un Président honni, une classe politique décrédibilisée, une économie qui part à vau-l'eau et un manque de confiance dans l'avenir... On ne dira jamais assez combien sont liés football et climat ambiant d'une société...

La Mannschaft a remporté un net succès grâce à une ouverture rapide du score de Müller (3e), puis des buts de Klose (68e et 89e) et de Friedrich (74e). Elle a dominé la première mi-temps, avec un jeu clair et sans fioriture, contrôlant les opérations de façon quelquefois démoralisante pour son adversaire. Les Messi, Higuain et autres Tevez n'existaient pas... Un court réveil des Argentins en début de seconde mi-temps laissa penser que le match allait devenir plus équilibré. Les Allemands étaient sûrs d'eux et Klose se chargea de le rappeler en 2 occasions (devenant ainsi le 2ème buteur de l'histoire de la Coupe du Monde, à un but de Ronaldo) avec, entre les 2, un superbe but de Friedrich. Petit bémol, la suspension (sévère) pour la demi-finale contre l'Espagne ou le Paraguay (qui se rencontrent ce soir), du jeune Müller, le meilleur joueur sur le terrain.

L'Argentine but le calice jusqu'à la lie avec ces 4 buts qui confirmèrent son impuissance. Messi, malgré quelques exploits techniques, ne pouvait, à lui seul, pallier aux carences de son équipe. A ce point dominée, l'Argentine, qui avait, jusque-là, donné beaucoup d'espoir à tous ses supporters et même aux autres, a bien montré, en décalque, la force de cette équipe d'Allemagne...

Allons-nous vers une finale 100% européenne, Allemagne ou Espagne contre les Pays-Bas ? Sans nier les qualités de l'Uruguay (adversaire de la Hollande mardi) ni du Paraguay (qui joue dans quelques heures contre l'Espagne), cela est fortement probable. Malgré les carences de l'Italie, de l'Angleterre et de la France, la vieille Europe est encore bien présente mais le Japon, le Ghana, les USA et la Corée du Sud ont montré que de nouvelles forces arrivaient...

AA

Uruguay-Ghana : 1-1 (4-2 aux t.a.b.)


Crédits photo : Panoramic


Jamais une équipe africaine n’avait été aussi près d’une demi-finale de Coupe du Monde ! Malheureusement, sur le fil, le Ghana rate le dernier carré et s’en souviendra longtemps... Pourtant, Asamoah Gyan l’a eue, cette balle de match, avec ce pénalty à la dernière minute de la prolongation ! Mais la barre écrasa tous les espoirs africains… C’est ensuite la séance de tirs au but qui acheva ces mêmes espoirs, définitivement envolés dans le ciel du Soccer City Stadium… Bénie du ciel, la Céleste, revenue de nulle part, aura donc le droit de disputer une place en finale contre les Pays-Bas. Après un match qui ne voulait pas de vainqueur. Cela aurait pu être le Ghana, ce sera l’Uruguay. La fin de match complètement folle a fait entrer ce quart de finale relativement moyen dans une tout autre dimension… L’Afrique a vibré, le monde du football a vibré mais les partisans du Ghana doivent être bien tristes ce soir. La France a eu son Séville (1982), le Ghana aura désormais son Johannesburg (2010)… Fou ! Du côté de Montevideo, le héros s’appelle Fernando Muslera !

En fait, aucune des deux équipes n’a pu prendre véritablement l’ascendant dans cette rencontre. La première mi-temps fut bizarre. Après vingt-cinq premières minutes dominées outrageusement par les Uruguayens, le Ghana sortit petit à petit de sa torpeur, due certainement à la pression d’être le dernier représentant africain, et prit l’avantage avant le repos grâce à une frappe brossée du gauche de Muntari. Une frappe étonnante décochée de plus de 30 mètres avec une trajectoire fuyante qui trompa Muslera, masqué au départ. 1-0 juste avant la mi-temps : un bon test pour le mental des Sud-Américains ! Et les hommes d’Óscar Tabárez le réussirent, ce test, et avec célérité, qui plus est. A la 55ème minute, Diego Forlan ramena le score à la parité en inscrivant un coup franc excentré là aussi étonnant. Le caractère flottant de Jabulani, le ballon du Mondial, surprit Kingson, lobé. Ensuite, les occasions furent partagées mais ni les Uruguayens ni les Ghanéens arrivèrent à provoquer la décision...

Direction la prolongation qui ne changea pas beaucoup la donne. Brouillons, les Africains appuyèrent mais échouèrent dans leurs tentatives de K.O. ; fatigués, les Sud-Américains ne furent pas en mesure de suivre leurs occasions de contre. Bref, on se dirigeait tout doucettement vers les tirs au but quand un dernier coup franc ghanéen amena le danger dans la surface adverse. Un gros cafouillage faillit profiter au jeune Adiyiah dont la tête fut repoussée admirablement de la main par…Luis Suarez ! L’Attaquant de l’Ajax d’Amsterdam se sacrifia en suppléant Muslera sur sa ligne. L’arbitre portugais, M. Benquerença, montra fort logiquement le point de pénalty et expulsa le petit attaquant uruguayen. La suite, vous la connaissez ! Gyan toucha du bois. Point de but, point de qualification pour Gyan mais une séance de tirs au but assassine où le rapport de force fut dans la suite des choses en faveur de la Céleste. Même si Maxi Pereira tira dans les nuages, Fernando Muslera repoussa les tentatives bien molles de Mensah et d’Adiyiah. Cent vingt minutes et quelques tirs au but plus tard, l’Uruguay est qualifié pour les demi-finales de cette Coupe du Monde !

Mais dans quel état l’Uruguay sera-t-il au moment d’affronter les Oranje ? Sans Suarez, suspendu automatiquement, et sans doute sans Lugano, le capitaine, sorti blessé, cela s’annonce extrêmement compliqué… Mais après le ciel, les dieux du football seront peut-être toujours du côté de la Céleste… Qui sait ?

PL








Quel final dramatique pour le Ghana et toute l'Afrique qui espéraient qu'enfin un pays africain atteindrait les demi-finales d'un Mondial !

A la dernière seconde des prolongations, alors que le score est de 1-1, le meilleur joueur uruguayen, Suarez, sur sa ligne, arrête, de la main, le ballon qui allait franchir la ligne de but. Carton rouge et penalty ! Le penalty de la victoire et de la qualification...
Gyan, la révélation de cette Coupe du Monde, tire ce penalty et l'envoie sur la barre ! Qu'importe, les Ghanéens pensent se rattraper aux tirs au but. Las, 2 de leurs joueurs manquent leur cible et l'Uruguay est qualifiée.

Imaginez les conséquence de la main de Suarez :
- elle empêche le Ghana de gagner et elle permet à son équipe d'avoir le droit de terminer par la séance de penaltys qu'elle emporte !
- cet acte d'anti-jeu non seulement a privé le Ghana d'une qualification méritée mais de plus, on peut très bien imaginer que l'Uruguay se débarrasse des Pays-Bas en demi-finale et gagne ensuite la finale ! L'Uruguay vainqueur du Mondial grâce à un acte d'anti-jeu ? Pour préserver ce qui reste de moralité au football, il vaudrait mieux que cela n'arrive point. On peut se demander si il ne vaudrait pas mieux, dans de telles circonstances, qu'au lieu du penalty, le but soit accordé. Encore un beau sujet à traiter par la FIFA...

Certes, les 2 équipes étaient proches l'une de l'autre, mais à la mi-temps, après le but ghanéen (Muntari 45'), on pensait bien que l'Afrique allait avoir son premier demi-finaliste. Mais l'Uruguay, survolté, et le gardien Kingson, hésitant, changèrent la donne dès la 55', Furlan (auteur avec Suarez d'un grand match) expédiant un superbe coup-franc qu'il semblerait que Kingson aurait pu arrêter s'il n'avait d'abord esquissé un geste dans le sens opposé à celui de la direction du ballon... Les 2 équipes, 1 heure durant (prolongations comprises), tentèrent le KO jusqu'au dénouement dramatique évoqué plus haut !

L'Uruguay, privée de Suarez, aura du mal contre les Pays-Bas, mardi prochain !

Au revoir et félicitations au Ghana qui fut la révélation de ce Mondial !

AA

vendredi 2 juillet 2010

Pays-Bas/Brésil : 2-1


Crédits photo : Panoramic


Incroyable ! Quel match incroyable ! Cette équipe du Brésil s’est suicidée ! Les Pays-Bas n’en demandaient pas tant, eux qui ont su profiter d’une erreur monumentale et inattendue de la défense brésilienne (53ème) pour revenir dans un match tendu qui semblait leur échapper. Ce fut le véritable tournant du match, un rebondissement inespéré pour les Oranje qui prirent ensuite définitivement les devants dans cette rencontre « top mondial ». Un rebondissement qui appartient désormais à l’histoire de la Coupe du Monde. Car on a assisté à un nouveau match de légende entre ces deux sélections !

La Seleção pourra se mordre les doigts éternellement car elle domina copieusement pendant près d’une heure une équipe néerlandaise sans munition. Le début de la partie était très nettement à l’avantage du Brésil qui marqua un but par Robinho (6ème), un but judicieusement invalidé pour une position de hors-jeu de Dani Alves au départ de l’action. Ce ne fut que partie remise. Robinho sembla dans un grand jour quand il convertit en but, tout en vivacité et technicité, une longue ouverture de Felipe Melo. La défense néerlandaise était mal alignée et l’attaquant du Santos FC trompa Stekelenburg, impuissant (10ème). Si les Oranje réagirent tout de suite après par l’intermédiaire de Kuyt (11ème) dont le tir fut contré au dernier moment par Julio Cesar, le portier auriverde, ils furent paralysés par ce but rapidement encaissé et ne furent pas loin de sombrer totalement. En effet, les Brésiliens multiplièrent les actions offensives inspirées, et notamment ces tirs de Kaka (31ème) et Maicon (45ème) superbement détournés par Stekelenburg, mais n’arrivèrent pas à doubler la mise. 1-0 à la pause, la « Tulipe » hollandaise perdait de ses pétales mais n’était pas encore tout à fait fanée…

Au retour des vestiaires, les Néerlandais continuèrent de buter sur le bloc défensif brésilien quand arriva le véritable tournant du match. Sur un centre dangereux de Sneijder dans la surface des Sud-Américains, Julio Cesar ne communiqua pas assez avec son défenseur Felipe Melo qui détourna malencontreusement le ballon dans ses propres filets alors que le gardien brésilien semblait pouvoir le cueillir tranquillement (53ème). Un but idiot. La sélection de Carlos Dunga ne nous avait pas habitués à ce genre de but, sur une erreur défensive aussi grossière. Ce but liquéfia les Auriverde et fendit leur armure défensive, déboussolée par ce coup du sort. Incroyablement, les Pays-Bas revinrent dans la partie. Avec chance et réussite. Les quintuples champions du monde eurent, néanmoins, une occasion de reprendre les commandes de ce match mais le lob astucieux de Kaka passa de peu à côté (66ème). Deux minutes plus tard, les Bataves donnèrent du sens à l'expression
« tournant du match » en ajoutant un deuxième but ! Suite à un corner de Robben, intelligemment dévié par le crâne de l’infatigable Kuyt, c’est le « petit » Wesley Sneijder (1m70) qui marqua à bout de portant de la tête (68ème). Un véritable hold-up à la hollandaise ! Moins sereins depuis l’égalisation, les Brésiliens pétèrent alors littéralement les plombs à l’image de Felipe Melo qui marcha volontairement sur Robben (73ème) et fut logiquement expulsé par l’arbitre japonais, M. Nishimura. La tension monta de plusieurs crans avec de nombreux actes d’antijeu de part et d’autre. Les coéquipiers de Lúcio tentèrent le tout pour le tout mais rien n’y fit… Ce sont bien les Pays-Bas qui disputeront les demi-finales de ce Mondial ! Au fait, hold-up, ça se traduit comment en néerlandais ?

Car, oui, il s’agit bien d’un hold-up ! Les Pays-Bas ne se sont pas réellement procuré de grosses occasions de buts mais ce sont eux qui passent. Il faut le reconnaître, c’est aussi pour cela qu’on aime le football ! Le Brésil était supérieur à son adversaire aujourd’hui. Il s’est sabordé, de manière incompréhensible. Au petit jeu du réalisme, l’élève néerlandais a dépassé son maître brésilien ! Petite surprise, y compris pour votre serviteur qui avait misé sur Robinho & Co… En tout cas, les deux équipes nous ont offert un très gros match, cet après-midi, dans la lignée de leurs précédentes confrontations en Coupe du Monde. Après 1974, 1994 et 1998, il y aura désormais 2010 ! Pas sûr que cela satisfasse les Brésiliens, auteurs aujourd’hui de leur meilleure performance du tournoi mais éliminés pour la deuxième fois consécutive en quart de finale d'un Mondial…

En demi, la sélection de Bert van Marwijk rencontrera le vainqueur d’Uruguay-Ghana (à suivre ce soir). Et si, après les finales malheureuses de 1974 et 1978, c’était l’année des Oranje ?

PL





Sur le terrain, à Port-Elizabeth, comme chez nous, la température était très élevée. Et la partie, là-bas, comme ici, s'est achevée sur un coup de tonnerre....

Là-bas, ce fut la victoire des Hollandais éliminant les favoris, les quintuples champions du monde, les Brésiliens. Oh, certes, ce ne fut pas simple : la première mi-temps fut belle et brésilienne, ponctuée, dès la 10', par un superbe but de Robinho retrouvé, sur une passe en profondeur de Melo, star éphémère, car ses exploits suivants en feront un joueur honni par tous les Brésiliens... Donc le Brésil retrouvait son jeu...à la brésilienne, succession d'exploits techniques que l'on ne se lasse pas de revoir... Que se passa-t-il à la mi-temps? Croyaient-ils avoir match gagné ou eurent-ils un passage à vide ? En tous les cas, à partir de l'heure de jeu, leur sort fut scellé... A la 58ème minute, Julio César, le gardien brésilien, et Felipe Melo se gênèrent et le second nommé signa son deuxième exploit de l'après-midi, en marquant contre son camp. Le Brésil alors déjoua et c'est tout naturellement que Kuyt, à la 68', prolongea un corner sur Sneijder qui marqua de la tête, comme à la parade. A un partout, on sentit le football brésilien partir en vrille et la machine batave se mettre en route. C'est alors que Melo commit l'irréparable, en s'essuyant les pieds sur Robben, à terre, et fut justement expulsé, à la 73', enfonçant définitivement le Brésil, qui, en infériorité numérique, ne put redresser la barre tandis que les Pays-Bas contrôlaient cette victoire-surprise...

Certes, on est triste de voir éliminer une équipe qui fait encore rêver (Ah ! les exploits techniques de Kaka et Robinho !), mais un match de football dure 90 mn et se joue à 11 contre 11 ! Et les Brésiliens, en oubliant cela, se sont montrés indignes d'aller plus loin...

Quant aux Hollandais, ils jouèrent...à la hollandaise et firent monter la sauce (!) et la pression. Sans génie (Robben n'en est pas un, même s'il est capable de faire basculer un match), mais solides et solidaires, ils représenteront l'Europe en demi-finale et seront peut-être le seul, si, demain, l'Espagne et l'Allemagne se faisaient éliminer respectivement par le Paraguay (peu probable, quand même) et l'Argentine (très probable, par contre !).

Beau début que ce premier quart, intense et de qualité... Les 3 autres pourraient également constituer autant de spectacles... On s'en réjouit à l'avance !

AA

jeudi 1 juillet 2010

Une seule Marine Le Pen vous manque, et tout le C.M. est dépeuplé !

Ça sentait bon les vacances, hier, au Conseil Municipal (C.M.) d’Hénin-Beaumont ! Absence de Marine Le Pen, auditoire clairsemé, l’ambiance était, une fois n’est pas coutume, relativement détendue dans les Salons d’Honneur de l’Hôtel de Ville. Compte-rendu.


Pour son premier Conseil Municipal présidé officiellement en tant que premier magistrat d’Hénin-Beaumont, Eugène Binaisse n’a pas eu le droit à un bizutage en bonne et due forme ! Quoique. Si ce Conseil n’a pas offert, cette fois-ci, un spectacle tragi-comique consternant, il a confirmé certains états de fait dans les relations entre la majorité de l’Alliance Républicaine et l’opposition du Front National. Première constatation : même en l’absence de Marine Le Pen, l’opposition frontiste ne cessa de mener le bal . Quand Steeve Briois, conseiller municipal frontiste, proposa, d’entrée, le vote d’une « motion d’urgence », imprévue, sur l’implantation d’une troisième gare TGV dans la Région sur le site de Sainte-Henriette, le Maire acquiesça sans coup férir, en provoquant une suspension de séance de dix minutes. Le temps de la réflexion passé, le groupe majoritaire vota à l’unanimité cette motion dont d’aucuns s’interrogeront sur le caractère « urgent » de cette dernière. Un exemple, parmi d'autres, d’une entente cordiale désormais assumée et vécue au grand jour. Plus grave fut la leçon donnée par ce même Steeve Briois concernant l’absence de débat sur le rapport d’activité des services (pour l’année 2009) ! Un rapport qui, selon l’ex-tête de liste FN aux dernières Municipales, n’était pas prêt la veille de ce Conseil ! Après la litanie des éléments que Steeve Briois aurait voulu voir figurer dans ce rapport, le Maire répondit tout de go : « Ce que vous avez dit, j’aurais pu le dire, M. Briois. Vous voyez, nous sommes dans la même mouvance. » Vous avez dit « entente cordiale » ?

Des commerçants qui s’impatientent, des élus FN qui se lamentent

S’il y avait bien un sujet qui avait matière à polémique au sein de l’assemblée, c’était bien celui sur la modalité d’application de la taxe locale sur la publicité extérieure (TLPE) des commerces de proximité. Surprise dans l’auditoire, où avaient pris place certains représentants des commerçants de la Ville, Eugène Binaisse annonça de suite le retrait de cette modalité. Ou plutôt son report. « Nous sommes conscients de la difficulté des commerces du centre-ville. En conséquence, nous avons jugé plus sage de rediscuter de cela en 2012 avec la Chambre de Commerce et d’Industrie. » Agacés, les quelques représentants du commerce héninois quittèrent un Conseil qui ne les concernait plus après ce volte-face. En fait, ce C.M. ne fut pas si tranquille que cela pour la majorité. Les élus frontistes se lamentèrent sur certains points techniques, qui deviennent rengaines. Par exemple, Laurent Brice se plaignit, une nouvelle fois, du délai de convocation au C.M. beaucoup trop court par rapport à ce que prévoit la loi (8 jours). Autre conseiller municipal d’opposition, Freddy Baudrin exprima son mécontentement quant à l’existence d’une commission relative à la location des salles municipales, une commission où n’étaient pas conviés les élus d’opposition. Le Maire rétorqua, question de vocabulaire, qu’il ne s’agissait que d’un « groupe de travail » qui n’est « pas figé ». Et Eugène Binaisse d’ajouter : « On n’a jamais refusé que vous participez à une commission. Si on en venait à créer une commission, on étudiera la question ! » En conséquence, le groupe FN vota contre cette délibération estampillée « Relations Publiques ». Ce fut le seul petit accroc de ce C.M. au ton estival comme le suggéra la « chute » énoncée par Eugène Binaisse à l’encontre de Steeve Briois. « J’espère que nous aurons la joie de vous retrouver pour le feu d’artifice du 14 juillet ? » A défaut de baignade à Hénin-plage, les relations AR/FN, elles, apportent de l’eau à leur moulin…

PL