mercredi 17 mars 2010

De l'inutilité du "Pôle Emploi" ?

Mardi 16 mars 2010, 8h30 : cela faisait plus de huit mois que je n'avais pas été "embêté" par le suivi mensuel personnalisé du Pôle Emploi. "Grâce" à mon contrat temporaire à la Mairie de Rouvroy qui s'est étalé sur une période de cinq mois.
"Embêté" disais-je ? Eh oui, depuis mon inscription (octobre 2008) au "service public de l'emploi" (à l'époque, encore appelé ANPE), je ne peux pas dire que cela ait changé quoi que ce soit dans ma vie de jeune diplômé "chercheur d'emploi".
Seul le dispositif "Cap vers l'entreprise" auquel j'ai participé peu de temps après mon inscription, m'a permis de revisiter efficacement l'organisation de mon CV. Et puis, c'est tout.
A chaque rendez-vous, j'ai toujours cette impression d'un accord tacite avec "ma" conseillère du type "Je ne peux rien pour vous"/"je n'ai pas besoin de vous". Trois conseillères différentes depuis le début et une fusion ANPE/ASSEDIC n'ont pas fait changer d'un iota mon avis sur la question. En fait, mon "suivi personnalisé" ressemble plus à un pointage du "bon" chômeur qu'à autre chose.

Mais loin de moi de tirer à boulets rouges sur le Pôle Emploi car j'ai toujours su pertinemment qu'il n'était pas adapté à mon profil de journaliste/chargé de communication écrite. A moins que ce soit l'inverse ?

Ce mardi matin donc, c'est un peu en traînant les pieds que je me rends à l'agence d'Hénin-Beaumont. La dernière fois que je m'y suis rendu, c'était fin janvier pour une soi-disant réunion collective d'information sur le "Contrat Unique d'Insertion" (CUI). Là, j'ai l'impression qu'on s'est moqué de moi : un rendez-vous à 8h30 pour voir un agent lire un PowerPoint de présentation de ce nouveau contrat. Le tout devant un parterre très divers composé d'une vingtaine de "chômeurs". A la fin de sa "lecture", soporifique, du PowerPoint, pas de question du public et voilà, c'était fini, merci d'être venu ! La réunion a duré, quoi ?, vingt minutes à peine. Mais je savais désormais que j'étais suis éligible à ce contrat "précaire". La belle vie, quoi !...

Je n'étais donc pas très motivé de revoir ma conseillère, ce matin-là. Toujours ce sentiment diffus mais réel de "honte" que de devoir expliquer pourquoi on est encore là !
Comme d'habitude, je fais un point rapide sur ma situation. La conseillère écoute avec plus ou moins d'attention. Je lui dis que je suis "en attente" constante de réponses de la part d'employeurs, que j'ai rencontré des personnes qui sont censées "appuyer" mes candidatures... Elle tente de me rassurer "ça va venir, ne perdez pas le moral !". Le discours est convenu mais ça fait du bien de l'entendre paradoxalement.

C'est là qu'elle enchaîne sur les offres existantes sur le site du Pôle Emploi. Pour être franc, je m'attends toujours au pire dans ces moments-là ! Je connais bien ce site, j'y vais deux à trois fois par jour. Sans illusion d'ailleurs. Je ne candidature que très rarement à des offres émanant du Pôle Emploi.
Là, elle me sort une offre de "chargé de communication". Je suis, bien sûr, déjà tombé dessus : poste de niveau Bac, payé au SMIC. Pour un Bac+5, de Sciences Po Lille de surcroît, ça fait mal... Devant mon hésitation, ma conseillère me dit "Bon, je vous l'imprime quand même". Ce qui signifie, implicitement, que je me dois d'y répondre... Rappel : deux refus non motivés d'offres d'emploi "imposés" par l'institution publique et c'est la radiation des listes !
Deuxième offre repérée par la conseillère, celle de "rédacteur de presse" à Tourcoing. Celle-là aussi, je l'avais déjà parcourue sans aller au-delà ! J'annonce à ma conseillère que j'avais déjà postulé à une offre similaire de cet employeur il y a quelque temps et que je n'avais pas eu la moindre réponse de sa part. Même un simple accusé de réception de ma candidature ! A peine le temps de dire que cette offre ne me dit rien, qu'elle me coupe par un "Allez, je vous la sors !"...

Après ce moment, pénible, on passe à l'autre aspect pratique du Pôle Emploi, celui de l'indemnisation du chômage. Après vérification de la conseillère et pour huit petites heures (602 heures au lieu de 610 au minimum sur les 28 derniers mois), je n'ai toujours pas droit aux ASSEDIC. Par contre, elle m'annonce que je peux toucher la "prime exceptionnelle" de 500 euros. Bon, c'est toujours ça de "gagner"...
Avant de partir, elle me remet le bilan de ce rendez-vous. Cela ne me sert à rien, en revanche, cela laisse une trace pour la conseillère. Pour le prochain suivi...

Le rendez-vous, qui a duré près d'une demi-heure, s'achève là-dessus. Mon impression est toujours aussi mitigée : certes, ça m'a fait du bien de parler, de dresser un bilan "2010" de ma situation professionnelle mais pour le reste, l'essentiel dirais-je, je ressors une fois de plus avec ce sentiment d'inutilité de ces rencontres dans mon cas personnel.
Le Pôle Emploi ne peut rien pour moi. Après ces convocations de "suivi personnalisé", j'en suis à chaque fois peu plus persuadé...

3 commentaires:

  1. Ne vous laissez pas abattre, Pierre.
    Pour avoir vêcu cette situation par procuration, je puis vous dire encore que la prise en charge de vos déplacements sont très limitées en nombre et en coût... C'est précisément la valeur de 2 ou 3 aller retour Paris auxquels vous aurez droit pour trouver du travail dans l'année. Et une fois l'accord donné, on s'arrangera pour vous faire partir de très bonne heure, surtout si vous avez un rendez vous vers 16 heures, histoire de vous mettre à l'épreuve... Car vous êtes chômeur et vous vous devez de vous lever tôt: dans ces conditions, on vous imposera le premier train au petit matin! Grand Dieu ! si les chômeurs ne font pas l'effort de se lever tôt, où allons nous! Et ceci n'est pas une fiction.
    Vous ne parlez pas des groupes qui sont pour le moins hétéroclytes et dans lesquels on demande à chacun de décliner son histoire: là encore, il faut supporter le regard des autres qui ricanent compte tenu de la valeur des études et de ce que cela signifie...
    cimares

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  2. Courage Pierre, la roue tourne toujours et elle finira bien par le faire dans le bon sens en ce qui te concerne.
    Jusque là accroche toi et garde espoir comme Litti a su le faire un soir d'été espagnol, en 1982.
    ;-)

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  3. Merci "Anonyme" de 19h43 ! Un anonyme de l'excellent forum "footnostalgie", si je peux me permettre !
    Oui, la roue tourne... J'espère...

    Pierre "Litti"

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