lundi 14 juin 2010

Japon-Cameroun : 1-0


Crédits photo : Reuters


Décidément, les matchs de la Coupe du Monde 2010 se suivent et se ressemblent… Ce Japon-Cameroun n’a donc pas dérogé à cette malheureuse règle qui sévit depuis vendredi dernier. Pas grand-chose à signaler sur le plan football mais trois précieux points dans l’escarcelle nippone ! Le but de Keisuke Honda (39ème ), consécutif à un double raté aérien de la charnière centrale « française » composée de Nicolas N'Koulou (Monaco) et de Stéphane M'Bia (Marseille), suffira au bonheur des Japonais. Mais pas à celui des (télé)spectateurs…

Favori avant la rencontre, le Cameroun de Paul Le Guen a déçu collectivement. Bien en place, certes, l’animation offensive fut, en revanche, d’une grande pauvreté. Par conséquent, les Lions Indomptables n’ont pas été en mesure d’inquiéter réellement le bloc défensif japonais, si ce n’est dans les dix dernières minutes où l’énergie du désespoir a failli arriver à ses fins. Mais point d’égalisation, c’est la barre qui repoussera la « mine » de Stéphane M’Bia (86ème) ! Quatre minutes auparavant, le Japon avait entrevu le break mais le tir d’Okazaki trouva le poteau du portier camerounais, Hamidou. Les Japonais ont fait preuve d’un esprit « sacrificiel » en fin de match afin de préserver leur avantage acquis avec une certaine réussite. Ils repartent avec une victoire plutôt heureuse.

D’une manière plus globale, on peut observer les nets progrès au plus haut niveau des équipes asiatiques (du moins dans les résultats), autrefois considérées comme les « parents pauvres » du football mondial. A l’instar de la Corée du Sud, le Japon enregistre une victoire pour son premier match en Afrique du Sud et se positionne pour une qualification en 1/8ème de finale. Ce qui n’est pas vraiment une surprise car ces deux nations sont désormais des habituées des rendez-vous mondiaux : sept Coupes du Monde d’affilée pour les Sud-Coréens et quatre pour les Japonais, série en cours. L’expérience permet à ces équipes de gagner en consistance, elles qui payaient leur trop plein de générosité par le passé. Bien entendu, cela reste à confirmer mais la tendance méritait d’être soulignée, me semble-t-il…

PL






Autant la première mi-temps de cette rencontre fut d'une grande faiblesse technique et tactique, autant la seconde fut beaucoup plus intéressante. On espérait beaucoup du Cameroun et les Camerounais, entraînés par le Français Paul Le Guen, étaient persuadés qu'ils allaient aller très loin : "Nous pouvons être champions du Monde" avait déclaré la vedette de l'équipe, Samuel Eto'o. Et pourtant, les joueurs, potentiellement talentueux, commirent erreur sur erreur, comme sur le but japonais de la 39ème minute où ils laissèrent Honda, seul, qui ajusta le gardien sans problème. Ce fut même le seul tir au but de cette mi-temps (japonais et camerounais compris !).

En seconde période, les Asiatiques s'améliorèrent au fil des minutes, avec un tir sur le poteau à 15 mn de la fin (alors que, quelques instants plus tard, les Africains tirèrent sur la transversale). La défense héroïque japonaise (avec un super Tanaka, meilleur joueur japonais avec Honda) annihila toutes les velléités camerounaises. Le Japon se permettant même quelques incursions dans le camp adverse...

Un Cameroun indigne de son statut de grande équipe : S. Eto'o ne fut que l'ombre de lui-même, le gardien était fébrile, les autres joueurs portant trop le ballon. Face à elle, une équipe japonaise courageuse qui y crût jusqu'au bout, et devint plus crédible, au fur et à mesure que l'impossible semblait se réaliser. Le dernier quart d'heure fut intense. Admirons les supporters camerounais qui, jusqu'à la dernière seconde, crurent en l'égalisation, dansant et chantant dans un rythme dont seuls les Africains connaissent le secret.

Courage japonais et rythme camerounais, auxquels j'ajouterai ces quelques images de fraternité entre joueurs adverses. Tels furent les points positifs de cette rencontre. Regrets, par contre, parce que l'on attendait tellement de cette équipe africaine... Je suis obligé, une nouvelle fois, de dénoncer les commentaires d'Alain Giresse, indignes d'une chaîne publique, non seulement sur le fond, mais surtout sur la forme : la TV, même à travers le football, doit faire œuvre pédagogique...

AA

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