mercredi 14 juillet 2010

Bilan de la Coupe du Monde 2010


Un mois de compétition, trente-deux équipes et soixante-quatre matchs plus tard, la Coupe du Monde sud-africaine est terminée. Les dieux du football ont repris la couronne à l’Italie, championne du monde en titre, pour l’offrir à la « Conquistador » espagnole, une novice ! Un sacre attendu et somme toute légitime. Un sacre historique puisqu’il s’agit de la première fois qu’un pays européen remporte le trophée en dehors du Vieux Continent ! Un sacre désormais passé. Mais un passé très récent qui permet à « Mot Dit » Blog et à son serviteur de tirer les bilans de ce premier Mondial disputé sur le continent africain !

Bilan sportif chiffré
Alors, cette Coupe du Monde 2010, décevante et ennuyeuse, non ? Pas tant que ça, pas tant que ça… Le bilan chiffré est implacable. Avec une moyenne de 2,28 buts/match (soit 145 buts inscrits au total), le cru 2010 est le deuxième plus mauvais pourcentage de l’histoire de la Coupe du Monde. Seule Italie 1990 avait fait pire avec 2,21 buts/match. Cette moyenne de 2010 s’inscrit néanmoins dans la lignée de l’édition 2006 (2,30 buts/match). Curieusement, c’est le premier tour qui « fausse » cette très faible moyenne alors que d’habitude, c’est ce même premier tour qui contribue à faire augmenter les statistiques. En 2010, 93 buts furent inscrits en phase de poules, soit 1, 93 buts/match ! Une moyenne rachitique ! Heureusement, les buteurs se réveilleront quelque peu en phase éliminatoire où la prudence est souvent de mise. Comprenne qui pourra ! Suivant ce constat, ce Mondial 2010 est l’exact opposé de celui de 2006 qui vit une deuxième phase radine en but. L’explication tient peut-être au fait de l’homogénéité du niveau d’ensemble : même les soi-disant petits poucets du tournoi n’ont jamais flanché, à l’exception notable de la Corée du Nord qui en a pris sept face au Portugal. Autre explication plus technique : le ballon
« Jabulani » fut difficilement dompté par les joueurs mais également par les…gardiens ! On notera une baisse sensible de l’importance des buts marqués sur coups de pied arrêtés, en particulier les coups francs directs. Mais la texture, légère et « volante », du ballon officiel est-elle une explication plausible ? Pas vraiment…
Ce Mondial a longtemps paru ennuyeux en raison des restrictions tactiques optées par une grande majorité des équipes présentes, notamment dans les premiers matchs du premier tour. Les choses se sont légèrement distendues à l’approche des matchs « éliminatoires » de la première phase du tournoi quand des sélections devaient rattraper un premier mauvais résultat. Peu d’équipes ont littéralement lâché les chevaux. L’équipe la plus galopante offensivement est, comme en 2006, l’Allemagne qui termine avec 16 buts dans l’escarcelle. Le vainqueur du tournoi, l’ogre espagnol, favori numéro un avant le début de la compétition, n’a inscrit que huit petits buts, le plus faible total pour un vainqueur ! Ce qui est tout à fait étonnant étant donné la philosophie de jeu offensif prônée par la Roja. L'équipe espagnole a payé la méforme persistante de son buteur Fernando Torres, insuffisamment remis d’une blessure pré-Mondial, mais aussi plus globalement un manque cruel de réalisme devant le but qui ne reflétait pas dans certains matchs, pas tous, l’indiscutable supériorité de la sélection ibérique ! Néanmoins, les joueurs de Vicente Del Bosque ont beaucoup moins séduits que lors de leur sacre au Championnat d’Europe en 2008. Ce qui ne remet pas en cause la légitimité et le mérite de ce nouveau titre conquis, qui permet à La Furia Española d’être le troisième pays européen à s’offrir le doublé après l’Allemagne (1972-1974) et la France (en ordre inverse, 1998-2000). Les équipes principales animatrices du tournoi furent incontestablement l’emballante Allemagne et, à des degrés moindres, la surprenante et revenante Uruguay, les spectaculaires Etats-Unis et le vaillant Ghana digne représentant du football africain.

Bilan par confédération : CONMEBOL (Amérique du sud et CONCACAF (Amérique du Nord et Centrale)
Il y eut donc peu de grosses surprises. Les deux finalistes de la précédente édition, France et Italie, ont sombré corps et âmes pour des raisons différentes. Leur déclin n’est, en soi, pas un coup de théâtre inattendu… Le football sud-américain était parti pour dominer ce tournoi après un premier tour parfait (cinq qualifiés sur cinq !). Mais les fers de lance brésiliens et argentins allaient vite déchanter en quart de finale face à des oppositions européennes plus consistantes (respectivement les Pays-Bas et l’Allemagne) si bien que le meilleur représentant de l’ « Amsud » fut l’Uruguay. La Céleste profita de l’effondrement de l’équipe de France pour se voir offrir un tableau dégagé qui lui permit de se retrouver dans le dernier carré ! Cette sélection uruguayenne, double championne du monde (1930 et 1950), termina son parcours par deux défaites sur un score identique de 3 à 2. Mais le panache de la Céleste laissera une trace dans l’histoire de cette édition 2010. Quant au Brésil, éternel favori, il se saborda de manière incompréhensible en quart face aux Néerlandais (1-2) alors qu’il semblait avoir les épaules pour obtenir une sixième couronne mondiale. L’Argentine de Maradona tomba elle aussi en quart (0-4 face à l'Allemagne), en raison d’un collectif défaillant et d’une défense limitée. Le Paraguay ne fit pas chavirer les foules mais fut bien près d’éliminer le futur vainqueur espagnol en quart (0-1) ! Enfin, le Chili plut au premier tour avant d’exploser face au Brésil en 1/8ème de finale (0-3). En fait, ce fut tout le football du continent américain qui débuta le tournoi sur les chapeaux de roues avant de s’étioler petit à petit. En effet, à l’instar des équipes sud-américaines, celles d’Amérique du Nord ne furent pas en reste. Trois des quatre matchs des Etats-Unis firent partie des meilleurs moments du Mondial. La sélection de la bannière étoilée quitta, la tête haute, la compétition en 1/8ème en perdant de justesse en prolongation face au Ghana (1-2). Le Mexique fit une Coupe du Monde correcte en sortant, plutôt avec brio, du groupe de la France mais rendit les armes face à l’Argentine en 1/8ème de finale (1-3). Dernier représentant d’Amérique Centrale, le Honduras, dont ce fut le grand retour, ne parut jamais ridicule (un nul, deux défaites) bien qu’il n'eût inscrit aucun but, triste statistique qu'il partagea avec l'Algérie !

UEFA (Europe)
En perdant plus de la moitié de ses représentants dès le premier tour (7 sur 13 !), le football européen semblait confirmer ses difficultés historiques à s’imposer et réussir en dehors de son propre continent. Les équipes européennes se rattrapèrent magistralement à partir des matchs à élimination directe, si bien que trois équipes du Vieux Continent squattèrent les demi-finales (Espagne, Pays-Bas, Allemagne). Avec l’Italie et la France, l’insipide Grèce, la trop défensive Suisse, la calculatrice Serbie, la limitée Slovénie ainsi que le vieillissant Danemark plièrent bagages prématurément, sans que le public neutre ne les regretta vraiment. La Slovaquie réalisa un premier Mondial satisfaisant et s’inclina face à une équipe des Pays-Bas (2-1) tout simplement plus forte en 1/8ème. Même si elle remporta au final son groupe au premier tour, l’Angleterre ne convainquit personne et chuta lourdement face à l’Allemagne en 1/8ème (4-1). Le fait de jeu arbitral (but égalisateur de Lampard non validé) ne fut que très peu évoqué outre-manche pour expliquer la déroute des hommes de Capello. C’est dire… Le Portugal fut victime de ses intentions de jeu restrictives face à l’Espagne (0-1) et se fit logiquement punir sur l’autel de la prudence. Dommage, les Lusitaniens étaient taillés pour viser plus haut. Pratiquant le jeu le plus enthousiasmant, la jeune et prometteuse équipe d’Allemagne fut rattrapée par l’enjeu et la fatigue en demi-finale face à une Espagne qui l’empêcha astucieusement de jouer (0-1). La Nationalmannschaft se consola en finissant troisième de cette Coupe du Monde. Mais l’avenir pourrait lui appartenir… Les Pays-Bas atteignirent pour la troisième fois de leur histoire la finale d’un Mondial. Voilà sans doute la seule chose qu’on retiendra de cette équipe au jeu minimaliste, réaliste, parfois même suffisant. La prestation offerte par les Bataves en finale (0-1, a.p.) fut indigne car ils mêlèrent antijeu et agressions physiques à leur tactique hermétique. Et dire que cela faillit bien marcher… Les Oranje devront montrer autre chose, et ce dès les Eliminatoires de l’Euro 2012, pour rattraper une réputation plutôt entachée… Enfin, l’Espagne conquérante n’impressionna et ne survola pas la compétition comme à l’Euro 2008 mais la qualité de son football, sorte de passe à dix géante, et de son collectif lui permirent d’être supérieure à presque tous ses adversaires rencontrés. Battue d’entrée par la Suisse (0-1), elle sut relever la tête et ensuite « faire le boulot » pour gagner six matchs d’affilée et remporter le titre suprême. L’ensemble étant encore assez jeune, les Espagnols peuvent-ils continuer sur leur lancée et perpétuer leur cycle de domination ?...

AFC (Asie)
Les quatre participants asiatiques firent bonne figure. Deux d’entre eux réussirent la performance de se qualifier en 1/8ème de finale, ce qui fut une demi-surprise. Le Japon et la Corée du Sud sont en train de devenir des concurrents réguliers au très haut niveau, tout en proposant un jeu caractéristique plaisant. En 1/8ème, la Corée fut éliminée avec les honneurs contre les Uruguayens (1-2) tandis que le Japon se fit hara-kiri face à une équipe du Paraguay qui semblait être à sa portée (0-0, élimination aux tirs au but)… Désormais rattachée à la zone Asie, l’Australie paya au prix fort sa déroute initiale face à l’Allemagne (0-4) mais ne fut pas loin d’arracher sa place en 1/8ème de finale. Les Aussies repartent en ayant néanmoins montré de belles dispositions collectives. Enfin, la Corée du Nord combattit comme elle le put. Elle tint tête, de manière surprenante, au Brésil (1-2) avant d’exploser face au Portugal (0-7) et face à la Côte d’Ivoire (0-3). Représentante d’un des pays les plus fermés au monde, pouvait-on attendre autre chose de cette sélection ? La reverra-t-on de sitôt ? Mystère...

CAF (Afrique)
Deuxième contingent, en nombre, de ce Mondial : l’Afrique et ses six qualifiés ont brillé par leurs contre-performances ! L’Afrique du Sud fut bien trop limitée pour espérer mieux, c’est-à-dire un passage au deuxième tour, mais joua avec son cœur ! Cela ne suffit pas : les Bafana Bafana entrent dans l’histoire en étant le premier pays organisateur à ne pas passer le premier tour ! Le Nigéria ne fut pas ridicule mais faillit dans un groupe homogène. Et pas uniquement en raison de faits arbitraux contraires ! L’Algérie fut extrêmement faible offensivement (zéro but marqué !) et ne sortit de sa coquille que lors du troisième match de poule. Bien insuffisant pour penser atteindre les 1/8èmes de finale. Dommage pour les Fennecs qui signaient leur grand retour dans le gotha mondial… Habitué des grandes répétitions du football mondial, le Cameroun fut La grosse déception africaine : trois défaites, zéro point et absence totale de jeu ! Le constat est terrible pour le sélectionneur français, Paul Le Guen. Excepté leur grand parcours de 1990 (quart de finale), les Lions Indomptables n’y arrivent décidément plus en Coupe du Monde… On attendait monts et merveilles de la Côte d’Ivoire de Didier Drogba. Mais non seulement la star africaine fut amoindrie mais les Eléphants ne réussirent pas à bouleverser la hiérarchie préétablie en se contentant d’un nul frustrant face au Portugal (0-0) et en perdant logiquement face au Brésil (1-3). En fin de compte, ce fut la différence de buts qui les élimina… Dommage, encore une fois, pour la Génération Drogba pour qui c’était sans doute le dernier baroud d’honneur. Enfin, le Ghana fut l’unique satisfaction africaine de cette 19ème édition de la Coupe du Monde. Il confirma son envol tardif dans le concert des grandes nations mondiales (qui date de 2006 et d’un 1/8ème de finale face au Brésil) en améliorant sa performance de 2006. Mieux, il nous offrit en 1/8ème face aux Etats-Unis et en quart face à l’Uruguay deux moments forts de ce Mondial. A un pénalty près (celui du Rennais Gyan), le Ghana pouvait devenir la première sélection africaine à atteindre le dernier carré d’une Coupe du Monde. Mais c’est une séance terrible de tirs au but qui eut raison des rêves de la Black Star. Le Ghana se contentera de rejoindre le Cameroun 1990 et le Sénégal 2002 parmi les quarts de finaliste africains. En tout cas, le Ghana s’impose comme le représentant africain le plus crédible sur la scène internationale. Et cela pourrait bien durer encore quelque temps…

OFC (Océanie)
Unique sélection de l’Océanie, la Nouvelle-Zélande, présentée comme l’une des équipes les plus faibles en Afrique du Sud, réalisa une performance étonnante. Les Kiwis furent la seule équipe invaincue de cette Coupe du Monde ! Oui, oui, vous lisez bien ! En dépit d’un jeu frustre et rugueux, les Néo-Zélandais ont arraché trois matchs nuls, qui, malheureusement, ne suffirent pas pour passer le premier tour. Les « All White » imitèrent ainsi un résultat rare en Coupe du Monde que seul le Cameroun de 1982 (lui aussi éliminé) réalisa ! Rien que pour ça, les joueurs du bout du monde ont marqué de leur empreinte ce mondial ! Rafraîchissant !

Bilan général - jeu
Il manqua à cette Coupe du Monde 2010 quelques très grands matchs, dits de légende, pour enthousiasmer l’ensemble de la Planète Football. Le premier tour alterna les matchs insipides (Uruguay/France, Serbie/Ghana, Japon/Cameroun, Côte d’Ivoire/Portugal, Pays-Bas/Japon, Slovaquie/Paraguay, Brésil/Côte d’Ivoire, Chili/Suisse, Portugal/Brésil, Suisse/Honduras, France/Afrique du Sud), les purges (Algérie/Slovénie, Nouvelle-Zélande/Slovaquie, Angleterre/Algérie, Cameroun/Danemark, Paraguay/Nouvelle-Zélande) et les rencontres prenantes et intéressantes (Allemagne/Australie, Argentine/Corée du Sud, Espagne/Suisse, Slovénie/Etats-Unis, Nigéria/Corée du Sud, Allemagne/Serbie, Etats-Unis/Algérie, Australie/Serbie, Ghana/Allemagne, Slovaquie/Italie, Danemark/Japon). Il y eut aussi, dans cette première phase, de très grandes disparités en termes de niveau de jeu. La première semaine fut pénible et ennuyeuse. A partir des deuxièmes matchs de groupe, cela se décanta au fur et à mesure. A défaut d’un niveau de jeu exceptionnel, quasiment tous les groupes proposèrent un suspense inédit avec une dernière journée de poule où les quatre équipes étaient encore en lice afin d’arracher les deux tickets pour la seconde phase du Mondial. A partir des 1/8èmes de finale, on assista à une montée en puissance spectaculaire du niveau général de jeu, du spectacle proposé et de la moyenne de buts sans pour autant nous offrir un ou des matchs qui restent dans l’histoire. Aux rencontres passionnantes (Angleterre/Allemagne, Argentine/Mexique, Etats-Unis/Ghana, Uruguay/Corée du Sud) se joignirent des parties uniformes (Brésil-Chili), sans saveur (Pays-Bas/Slovaquie ou Portugal/Espagne) ou carrément soporifique (Paraguay/Japon) ! Les quatre quarts de finale marquèrent, en revanche, les esprits pour des raisons différentes : un suspense extraordinaire et une séance de tirs au but mémorable (Uruguay-Ghana), un retournement inattendu de situation (Pays-Bas/Brésil), une démonstration d’efficacité (Argentine-Allemagne), quelques minutes de folie et une certaine indécision (Paraguay-Espagne). Cependant, les deux demi-finales ne furent pas de même facture. L’Allemagne déjoua et courut après le ballon confisqué par les Espagnols (0-1). Les Pays-Bas continuèrent avec leur froid réalisme et vinrent à bout d’une Uruguay qui joua avec panache (3-2). La « consolante » fut une bouffée de beau jeu, comme à l’accoutumé. Ce Mondial se termina sur un nouveau « raté final », à l’instar des finales des éditions 1990, 1994 voire 2006. Violents et calculateurs, les Néerlandais ne furent vraiment pas loin de réussir le plus grand hold-up de l’histoire de la Coupe du Monde. Sans être transcendante, la lucide Espagne trouva une fois de plus la clé qui entrouvrit le chemin vers le Graal : la Coupe du Monde ! Cette dernière messe donna un aspect général plutôt négatif sur ce Mondial qui ne fut ni moins bon que le précédent ni meilleur… Petit à petit, le football des sélections nationales perd pied face au football des clubs, en particulier européens. Avec la mondialisation des joueurs de football et la libéralisation extrême du marché des transferts, les très grandes équipes de clubs forment depuis une bonne dizaine d’années de véritables sélections internationales (voir l’Inter de Milan, vainqueur de la Ligue des Champions 2010 avec aucun italien dans l’équipe-type !) qui sont désormais supérieures aux sélections nationales. Le spectateur lambda gavé de Ligue des Champions, de matchs des championnats anglais et espagnols peut se sentir floué par le spectacle offert dans une Coupe du Monde dont la rareté n’est plus autant synonyme de qualité. Le Mondial ne semble plus être La compétition suprême du football et on ne voit pas ce qui pourrait venir perturber cette tendance à l’avenir. Cependant, si ce Mondial sud-africain ne nous a pas offert de très grands matchs, il a proposé une compétition unique avec des oppositions de style parfois inédites et intéressantes. Les ronchons pourront toujours râler, cette cuvée 2010 ne fut pas si triste et si terne comme beaucoup semblent vouloir l’affirmer…

Bilan - joueurs
Pour donner du grain à moudre à ces mêmes ronchons, force est de constater que les grands joueurs, ceux qui sont élevés au rang de star pour leurs performances en club, ont raté leur rendez-vous avec la Coupe du Monde : Cristiano Ronaldo, Messi, Drogba, Eto’o, Kaka, Ribéry, etc., autant de noms ronflants qui n’ont pas fait parler d’eux à cette grande occasion ! Sans être exhaustif, seuls les Espagnols Xavi et Iniesta, les deux jumeaux du Barça, l’Uruguayen Forlán (finalement élu meilleur joueur du tournoi !) ainsi que quelques têtes allemandes (Bastian Schweinsteiger, Miroslav Klose) ou néerlandaises (Robben, Sneijder, Kuyt) furent à la hauteur de leur réputation. Pas mal de petites révélations, notamment chez les défenseurs Sud-Américains voire chez les Nord-Américains, mais la plus grande révélation fut sans conteste celle de Thomas Müller (élu Meilleur Jeune), le jeune attaquant allemand qui évoluait en troisième division allemande il y a encore 18 mois ! Un Thomas Müller qui termine également Meilleur buteur (grâce à la prise en compte des passes décisives !) du tournoi avec un total assez bas de…5 buts !

Bilan - arbitrage
Souvent sujet à polémique, l’arbitrage fut encore une fois au centre des débats médiatiques avec en points d’orgue le but non validé et pourtant valable de Lampard (1/8ème de finale face à l’Allemagne) qui relança les discussions sur l’intronisation (ou pas !) de la vidéo ainsi que l’arbitrage difficile et contestable de M. Webb lors de la finale de ce Mondial tant ce dernier parut dépassé par la multiplication des agressions néerlandaises. Le dessert offert à l’arbitre anglais ne fut qu’une cerise sans le gâteau car cet arbitre international reconnu dut sortir la bagatelle de 14 cartons jaunes (dont neuf côté néerlandais !) et un rouge ! Triste spectacle ! Or, d’une manière générale, la Coupe du Monde fut très correcte avec peu de gestes scandaleux ou d’agressions physiques (17 cartons rouges, dont 9 directs, en comparaison aux 28 cartons rouges de 2006…). On regrettera, comme d’habitude, l’absence d’homogénéité dans l’appréciation des mains (volontaires ou pas) ou des tacles par derrière. On eut droit à quelques arbitres tatillons ou à quelques-uns dépassés mais au final, aucun match ne fut réellement entaché d’injustice arbitrale flagrante. Seule l’Angleterre peut crier au scandale suite à son but non accordé mais est-ce vraiment une erreur d’arbitrage sur le coup ? Pas totalement. Autre fait qui a été commenté à tort et à travers : la main volontaire de l’Uruguayen Luis Suarez qui priva le Ghana d’un but certain à la dernière minute de la prolongation du quart de finale. L’arbitre de la rencontre appliqua comme il se doit le règlement en sifflant pénalty et en expulsant le petit attaquant uruguayen. Mais comme Gyan rata le pénalty de la qualification et que le Ghana perdit ensuite aux tirs au but, beaucoup crièrent au scandale et fustigèrent le règlement en proposant des dispositions qui n’ont rien à voir avec le football. Oui la main de Luis Suarez est un fait de jeu qui appartient à la beauté et à la cruauté du football, oui elle doit être sanctionnée si le directeur du jeu s’en aperçoit mais non au « but de pénalité » ou à je ne sais quel autre dispositif loufoque… Si le Ghana ne s’est pas qualifié en demi-finale, il ne peut malheureusement s’en prendre qu’à lui-même ! En l’occurrence, le « scandale » fut que Luis Suarez ne prit qu’un match de suspension ferme (deux aurait peut-être été plus judicieux), ce qu’il lui aurait permis de disputer une éventuelle finale. Ouf, il ne joua finalement que la
« petite finale » où il fut copieusement hué par le public africain ! Héros en Uruguay, paria en Afrique… Suarez n’est prophète qu’en son pays !

Bilan - ambiance
L’ambiance générale de cette Coupe du Monde sud-africaine a été quasi-parfaite : pas ou peu d’incidents dans et autour des stades, des tribunes bien remplies (moyenne de 49 669 spectateurs par rencontre, une bonne moyenne dans l’histoire) et colorées, un zeste de folklore sud-africain avec les assourdissants vuvuzelas qui se sont, heureusement, calmés au fil du tournoi, une organisation sans faille… Bref, le premier Mondial africain a été une bonne publicité pour le football de ce continent. On déplorera l’absence des cris et des chants des supporters constamment masqués par les omniprésents vuvuzelas mais au final, cela a donné une empreinte ainsi qu’une ambiance caractéristique et inédite à cette 19ème édition de la Coupe du Monde de football !

Bilan – « Mot Dit » Blog
Et pour finir, cette Coupe du Monde 2010 a été une opportunité pour « Mot Dit » Blog et son serviteur de se lancer dans une initiative inédite. Je tiens à remercier Alain Alpern de m’avoir proposé ce projet fou de suivre tous les matchs de ce Mondial et de proposer pour chacun d’entre eux un résumé commenté. Je pense que la qualité des papiers a été crescendo en ce qui me concerne, le temps de prendre le rythme (trois matchs par jour lors des deux premières semaines !) et de s’adapter à un format d’écriture nouveau. Cette expérience n’est pas négligeable professionnellement puisque cela m’a permis de me (re)mettre dans un contexte d’écriture d’urgence avec des commentaires rédigés « à chaud » une fois les rencontres terminées. Après un marathon de 64 matchs, « Mot Dit » Blog va revenir à des sujets plus généraux et abandonner quelque temps le monde du sport et du football, son serviteur étant un peu gavé de ballon rond télévisé ! Notons qu’au niveau statistique, MDB a noté la présence de près de 700 visiteurs lors de ce mois de football et de plus de 900 pages visitées ! Des chiffres qui restent dans la moyenne statistique du blog mais au cours de cette période de Mondial, de nombreux « nouveaux » visiteurs sont passés par ici. En outre, les commentaires ont été postés simultanément sur le blog d'Alain Alpern ainsi que sur le forum du site Footnostalgie, ce qui augmente considérablement le nombre de lecteurs de ces chroniques footballistiques. Ce qui ne fait pas de mal, au final, à la visibilité du blog et à celle de son rédacteur, toujours en attente d’ouverture professionnelle…

PL

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